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LA CLEF DU CABINET DES PRINCES DE L'EUROPE, Ou Recueil Hiftorique & Politique Air. les matières du tems» NOVEMBRE 1704. Imprimé Chez J A C Qji E S LE SINCERE, à l'Enfeigne de la Vérité. M. DCG. IV.

La clef du cabinet des princes de l'Europe

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$i6 était venues d’Efpagne, auroit obmilcs, en effet celle-ci nous avoit apris que la Flote de France avoit remporté laViâoire,&celle laViâoire,&celle des Anglois le l'attribue toute entière; ee qu’il y a de certain ., c’eftque Dieu dans cette occafion a fçû contenter les deux partis, partis, qui lui en ont rendu des aâions de grâce publiquement; Cependant les François ne conviennent pas de ce que les Anglois avancent dans leur Relation , comme on peut le juger par la lettre fuivante. Lettre écrite de Paris le 12. Oâobre 1704. au fuietde ce que les Anglois ont publié du dernier Combat Naval. La Clef du Cabinet R ien ne m'a plus furpris , Moniteur, que de voir avec quelle groffiereté on abufeles peuples en Angleterre en Hollande , navoit- onpas eu affiz d'occafion de les compiler de la ruine ruine de leur commerce , & des grandes dépenfes fw’ils fourvifient pour le foûtien de la guerre , par la reprejentation naturelle des avantages que les Armées des Alliez, ont remporté en Allemagne Allemagne cette Campagne, fans impofer à venté , en leur fatfant croire que leur Flotte if voit battu & ruiné celle de France , putfque véritablement, s'il y a eu quelque avantage dans le Combat Naval en qmfiion , il a été pour les François : Mais fi je dois vous parler fincerement, je ne crois pas que cette délation , qu'on dit être imprimée par ordre de la Cour 4’Angleterre & des Etats Generaux, aye feulement feulement été vûë par aucun Membre du Confeil d’une de ces, deux Puifjances, ; Elle n'a pas même étédrejfée par aucun Officier de Marine, puis que le moindre Matelot y auroit cbfervê , plus h

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des Princes ÇgV. Novembre 1704. 317 plus de régularité, £5* aurait évité les contradi- étions qui choquent la vérité & le bon feus : Si vous l'avezlûè , Mr. je fuis feur que vous y aurez, remarqué tous ces défauts auffi bien que moi-, je vais cependant vous en citer quelques-uns. quelques-uns. L'Auteur de celte Relation dit , que nous étions foible au front .& derrière , Ces termes termes ne font nullement ujïtez dans la marine , il veut fans doute dire à l’avant-garde £jf à l'arriéré-garde ; mais il fuffit qu'il allégué cette cette foibleffe dans nôtre Flote, pour le convaincre convaincre de contrariété, lors qu’sl dit plus bas, que le gain de cette Bataille leur eft d’autant plus glorieux, que nous avions l’avantage de combattre avec ioo- pièces de Canon plus qu’eux, & avec de beaux Vaifleaux fortis nouvellement de nos Ports. C'efi donc félon félon lui , un avantage d'avoir des Bâtiment peints, £*f dont la Sculpture eft bien dorée ; car ce mot de beau Vailfeau, ne peut Signifier • qiiune grande propreté. Il dit ailleurs que plujicurs de leurs Vaifleaux furent contraints définir de leur ligne faute de poudre, & dans un autre endroit , que tous leurs Vaifleaux manquèrent de poudre avant la nuit i Cependant fans réfléchir à ce qu'il vient d'avancer , il nous veut perfuader que leur Flote apourfuivi les François pendant trois jours, pour les engager à un nouveau Combat, Combat, queMr.deTouioufea toûiours évité i au met ns cet Auteur devoit.il nous dire avec quoi il pretendoit de combattre nos Faiffeaux, puifque les leurs n'avaient point de poudre. Dans un autre endroit il commet deux incongruités fort grofjieres , il dit que le lendemain lendemain du Combat les deux Flotes furent toute

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La Clef du Cabinet toute la journée en vûë à trois lieues l’une de l'autre occupées à reparer leur dommage. Ce lendemain e'toitfans doute le if. Cependant Cependant quelques lignes plus bas , il fait faire une autre manœuvre aux deux Flotes ce même jour if. Août. Car il fait avancer celte des Alliez vers la nôtre ; mais comme il étost déjà déjà quatre heures, elle nous fit grâce, ne voulant voulant pas nous combattre fi tard. Les journées font pourtant ajfez longues au mois A Août, l'autre l'autre incongruité quil a commife, c'ejl qu'il a déjà dit que nous avions été battus & mis en déroute, déroute, après il croit que nous avons pallé le Détroit, ce qui neferoit pas une marque marque d'un délabrement , & enfin il fait prendre ta route àlaFlote des Alliez , pour aller demander demander de nos nouvelles fur les Côtes de Barbarie Barbarie : Remarquezque toutes ces contrarietez fe trouvent dans la même page . Peuaprés ildit que nous ne pourons riert entreprendre cet hiver contre Gilbraltar, Çg 5 dans le même moment, il nous atrend, que le Marquis de Villadarias marehoit avec fon Armée pour faire le fiege de cette Place- Cet . Ecrivain efl fi peu verfé dans les affaires de la Marine, qu'il croit que les Vaiffeaux ne font remorquez par les Galeres, que lors qu’ils font battus & délabrez ; s'il avoit été à ce Cumbat , il aurait vû que les Galeres remor- quoient auffi bien nos Vaiffeaux avant qu'après la Bataille , afin d’avancer aux ennemis non- objlant le vent contraire. Je ne te crois pas fortfincere dans la lifte qu’il nous donne de la perte que les Ennemis firent à ce Combat i principalement lors qu'il dit que les Hollandois n’y perdirent queçz. hommes outre les bleffez ; il n'a pas pris gar~ 3*8 de

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des Princes &c. Novembre 1704. 329 Je que dans un autre endroit de fa Relation il nous aprend que le Vaifjeau de /’ Amiral Hullandois avoit fauté en l’air , & qu’il ne s’éioitlauvé que neuf hommes de l’équipage l’équipage .• cela étant les HoUandois ont donc perdu plus de 92. hommes , puis qu'à tout le moins il de- voity en avoir plus de 7. à 800. fur le bord de l'Amiral. Nôtre Auteur remarque enfin qu'ils ont déjà recueilli les fruits de la victoire* en ce qu’ils ont débarqué 2000. h. à Gübaltar , n’eft-ce pas fe moquer inpunément du peupla , fuppojé qu'il fût ajfez, grojfter pour y ajouter foi t Cette précaution de munir cette Place , doit ce me femble marquer bien plutôt la crainte q le Triomphe ; & fi véritablement nôtre Flote avoit été battue & délabrée comme nos ennemis ennemis le publient , ils ri auraient pas lieu d’appréhender d’appréhender que nous tentafiions cetteconquête;mais fi au contraire nous la reprenonsfans que cette Flote vtéïorieuje ne j’y oppofe , le public jugera jugera atfément laquelle des deux Armées Navales a été la plus maltraitée. Le parti que les ennemis ennemis ont pris de retourner en Angleterre & en Hollande , laiffans Mr. le Comte de Fouloufe à la hauteur de Malaga , riejl ajfurément pas une preuve de leur viAoire, & ceux qui ne cherchent que la vérité la trouvent claire- • ' ’ ment dans cette démarche. VI. Le Roi d’Efpagnc voulant témoigner témoigner à Mr. le Comte de Touloufe fa fatis- Gratifie». faétion de ce qu’il avoit battu la Flote An. lions du Roi gloifc & Hollandoife > & l’avoit contrainte d'EJpagni. d’abandonner les Côtes d’Efpagne , lui a envoyé envoyé l’Ordre de la Toifcn d’or ; Sa M. C. a auffi gratifié le Maréchal de Cceuvres de ue fon

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330 La Chf du Cabinet ion Portrait enrichi de Diamans 5 elle ordonna ordonna en même tems d’envoyer cent pipes de vin d’Alicant, quantité de chocolat & autres autres rafraichiflèmcns pouf regaler les Officiers, Officiers, Soldats & Matelots de la Fiote de France. ARTICLE II. Contenant ce qui s'efl pajfé de confiderableen FR A NC E eÛpuit le mois dernier. Nfin toutes chofes paroiflent difpo- fées à voir bientôt le calme rétabli dans les Sevencs, puis que les Soulevez continuent à le foumettre à la clemence du Roi ; outre la lettre qüe le Maréchal de V il- lars écrivit de Nimes le 21. Septembre , qui fbt inférée dans le mois dernier, * dn m’en a communiqué une écrite par un Profefièur de VUnivetftté de Montpellier à un de fes amis à Paris le 13. Oâobre , qui renferme pluficurs patticularitez concernant cestrou- bîês, dont vbici la teneur. ■ Monsiïur, \| O us avons lieud’efperer que les horreurs lettre» ce J/\| & les cruaatez de la guerre inreftine de I u î et ' nôtre Province feront bieo-tôt terminées * puis que Monfieur le Maréchal de Villars a déjà diffipc la plus grande partie des fanatiques fanatiques , St que plufteurs de leurs Chefs ont accepté accepté l'AmniiWér Le mois dernier on battit à differentes fois les Bois & les Montagnes, qui fértoiear de retraite à ceS malheureux, & Voyez Octobrep*g. 3 if. Suite du . ’ J? trouble des Sevenes. oa *

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des Princes &c. Novemb 1704. 331 on dérruifit la plupart de leurs Magasins; mais cequiproduifit un meilleur effet, ce fut qu'on attira Ravanel dans la plaine , parce qu’un détachement détachement des troupes-thr-Roi , fit mine de fuit devant lui ; étadt arrivé proche de Benezer, avec environ 700.defes Bandits, Mr.le Maréchal Maréchal fie marcher toute la nuit plufieurs détachement.pour détachement.pour environner les révoltez , Si Mr. de Coutten Brigadier, alla fe porter au défias de Neis, fur la riviete de Gardon; le lendemain lendemain matin Ravanel qui s’étoic retiré prés deMafiane, fut attaqué vigourcalrmcac, le ayant perdu prés de 100. nommes , il voulut voulut fe fauvér en paflaDt la riviere de Gardon , mais Mr, de Courten le fit charger de nouveau nouveau & diflipa toute fa troupe: Cependant ce Chef des Rebelles ft fstàva , fuivi.de tics-peu de monde. Dépuis ce t«ms- 1 àRavanel, Cartagoet,Câlinât Cartagoet,Câlinât Sc Joannin , asec quelques autres Chefs de cette Canaille mâtinée > ont imploré la clemence du Roi ; Mr. le Maréchal , avec fa prudence ordinaire, leur a donné des Pafl'eports* Si ils ont tous pris lia route de Genève, avec quelques-uns de leurs Ptêdicans: A l’égard du peuple, ils ont pour la plupart, raportèleurs Armes ^ accepté l’Amoiftie qui leur étok offerte offerte , Si donne des feutete* d'une plus fage conduite conduite à l’avenir. Il y a encore quelque petite rrowpedaus leshsutesSeveDesdontle Çhef fe fait apeller Tâtonne t mais outre qu’ils n’y commettent aucuns ééfordres , il y a apparence apparence que ta mi fe ce, la crainte du châtiment, ,£c l’abandon de leurs pricûipaui Chefs les rame- neroot à leat devoir, ; î Nous fûmes ici très-dur pris d’aptetidre l’in- Terfidi* dt fidctàtéifeç laquelle Cavalier aveit répond» Cavalier. aux

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La Clef du Cabinet àux boutez & aux bienfaits du Roi. Car'OU* tre que S. M.lui avoir pardonné fa rébellion i elle avoir bien voulu lui permettre d’entrer à fon fcrvice, à la tête d’une Compagnie franche defes camarades > & lui avoir donné un Brevet Brevet de Lieutenant Colonel Reformé avec une penfiou: Ce traitre demanda d’aller fetvir en Allemagne, & cependant il pria Mr. le Maréchal Maréchal de lui donner une efeorte > afin de le garantir des infultcs du peuple en travetfant le Royaume: il fut conduit avec fa troupe jafques à Lioo, par un détachement de Dragons, Dragons, &on donna ordre auxMaréchaufices de l’efeortet enfuite de Bailliage en Bailliage, juf- quesà Brifac, parce c{Ue ces Dragons écoient jSeceflaires ailleurs. Lors qu’il fut proche de Bcfançdn , il fe déroba la nuit avec fa troupe dans un Village OÙ ils campùient > 5c pafla en Suiffe par la Principauté deNeufchatehll refta quelque tems à Laufanë, & pa(Ta de là dans la vallée d’Aofte , pour aller en Piemond au fervice du Duc de Sivoye - Quelques-uns ont crû que fa mauvaise mauvaise confciënce, St quelques lettres que les ennemis du Roi lui firent tenir dans la marche marche , avoir jetté quelque crainte dans fon ef- ptié, fut tout dépuis qu’il fc vit efeotté par des Archers ? Cependant cette crainte croît très- mal fondée, & fa conduite n’en eft pas tnoins étiminelle ; car outre qu’on lui donna le choix.de fortir du Royaume aVec paifeport-, ou de fetvir en France,il eft certain qup fi oh PaVbit voulu arrêter, on n’auroic pas ai- tendu- qu’il fut fur la-frontière du Royaume. D'ailleurs il reconnut a fiez dans fa route, que là gardé qu’on lui avoic donnée à : fa prier e , étoit iren moins foar -ifinfulter que pour la fureté 33 *

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des Priâtes &c. Novemb. 1704. 535 feurecé de fa perfonne: En effet, fi oos’écoi deffic de lui, on l’auroit gardé à vûë, cependant cependant les Archers quile conduifoiect ne lui don- hoieat pas feulemSot une entieieliberté,mais même ils receVoicnt fes ordres, &àtbutesles Ecapes ils s'éloignoient de fa croupe : il Défaut pour en être convaincu , que lire les lettres que Cavalier a écrit lui même, où il marqtie que la nuit qu’il (brtit du Royaume avec fes gens, il campoit prdche d’un Village, dans lequel (on Efcorte croit allé loger : il ajoute que c'eft par un principe de Religion , qu’il a pris les armes, & que C’eft: par ce même motif, qu’il veut tenter d’aller rejoindre ceuxqu’ila abandonnés dans les Scvenes. Un impofteur Jjfart blinde trkitreffi maniéré, St faire un beau manteau de tmt te qu'on revert. Tl. Plufieurs petfonnes de confidcraiioü te Périt S’interefferént beaucoup à la di(grâce qui Hommey a irivâ l’année derniere au Révérend Pere exilé. Hummey, Auguftiri du petit Convcnt de Paris i Monfeigneur le Prince de Conti qui connoît fon mérité, parut fâché d’apprendre qu’on n’imprimoit plus fon Diarium Hiflort- co-Litterarium ou Journal Hiftorique & Littéraire, Littéraire, dont Son AlteïTè quelque tems auparavant auparavant lui fit l'honneur de l'en faire complimenter. complimenter. Ce Religieux eft trop connu dans la République des Lettres, pouf que le Public Public nie fçache mauvais gré de l’informer dii fujet de cette difgrace, & en même tems de ïon rapel. On prétend qu'il a voit parlé entérinés un peu trop forts dans fon Journal i delà fatis- faâioti Aa

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La Clef du Cabinet faâion que les Vénitiens firent au Roi fur U fin de 1702. & que l’AmbafTadeurde la République République s’en étant plaint, lui avoir attiré ; un exil de la part de Sa Majéfté; c’eft du moins ce qu’on peut juger par la copie d’une d’une lettre que ce Pere écrivit à Mr. 1,’Àmbaf- fadeur de Venife le 28. Décembre dernier, dans laquelle il gliffaaflez finement certains termes dont Son Excellence s’ctoit fervie dans le dîfcours qu’elle fit à Sa Majcfté- En voici la copie. '334 MONSEIGNEUR, E fuis forti de Paris dés le gi°isd c Septembre, Septembre, pour me rendre à Barle Duc par ordre ï Il écrit à V Ambajfa- deur de Ve- du Roi > en punition de ce que je n’avois pas nife. écrit de la maniéré qu'il falloir ; le déplaific que le Seigneur Pifaai témoignai S. M.au nom de la République, à l’occaliorrde quelques procédures procédures faites à Venife , qui avoient déplu à Sa M. par lefpuelles toutefois on n'avoit jamais eu intention de lui être defagrcable: ferois-je allez heureux, Monfeigneur, pour que cette raifon quia fatisfaic un aulfigrand Monarque,& qui a véritablement lieu à mon égard, pût avoir le même pouvoir fur vous & un heureux fuccés pour moi, en me faifant rentrer dans les bonnes gtacesdelattés fage République &danslesvô- trcsje ne veux point me jullifierauprès de vous, je blâme dans mon Diarium tout ce que V. E. y condamne, mais je lui protefte en mcmc-rems, & Dieu m’en cil témoin, que je n’ai pas eu le moindre deffein de choquer la Trés-Serenijjtme République , j’ai ctû écrire la vérité, & employer employer les termes qui me paroilfoient être les plus

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des Princes &c Novemb. 1704. 335" plus propres pour l’exprimer : je pris même des précautions pour m’inffruire de toutes lés circonftances de ce qui s’étoit paflê à Venife en confuhant les Minières des Princes étran gers : fi je n’y ai pas réiiifi , il femble que c’eft moins ma faute qu’un effet de mon malheur. Enfin , Monfeigncur, j’ai (ubi la peine de l’exil, ou jefuis actuellement ;mais jcftipplic V. E. avec un très-profond refpeéi, & avec les fentimens de la plus pénétrante douleur de vous avoir déplu, d’avoir la bonté de parler à Sa Majefté en ma faveur , afin que je vous fois redevable de mon rappel; ou du moins, Mon- l'eigneut, faites moi la grâce de m’écrire, pour que vôtre lettre me foit un témoigaage de vôtre vôtre latisfaétion ; fi mou innocence, ( ou pour parler en termes qui repondent mieux à ia fi- tuation dans laquelle je me trouve) fi mon repentir repentir & mon caraétete de Prêtre & de Religieux, Religieux, ne font pas capables de fléchir vôtre clemeucc, que du moins mon âge, qui elt prefque fur la fin de fa catiere, puifle toucher Vôtre Excellence de compaflîon en ma faveur, afin que j’aye la confolation de oc pas finir mes jours dans un exil. L’Hiftoire du fiecle paflé, que je doisfaire mettre fous la prellé , donc )‘ai déjà le privilège, privilège, me fournira une infinité d’occafions (en la retouchant) de teparer la faute que je puis avoir comife; j’oie même vousaflurer, Moa- feigneur-, que je m'y attacherai très religicu- lement. - Au refte , fi les exprejfions Joui je me Jers , riétoient pus ajjez énergiques , ni ajjez humbles humbles , pour mériter lu grâce que je demande , je borne , afin que cr donner des mar- jupplie V. fi. J'y Juppltcr par >a je pnilie au pimôc , lui a ques de ma jolie recdunoillancc, CcC. Al r De

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A V I S. O N donnera un pareil Volume an commente ment de chaque mois, qui contiendra ce qui Je fera pajjé de tonfiderkble le mois precedent, dans les Cours des F rince s & dans les Armées Armées , exempt de toute partialité : On averti ceux qui conferveront cet Ouvrage, quils ne doivent pas le faire relier qu'au bout de chaque fix mois , parce qu'on joindra au mois de Décembre, un Indice general des principales principales matières des mois precedens.

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336 La Clef dit Cabinet Il efi rap- De dire fi cette lettre a produit tout ce que le Pere Hommey en efperoit, c’eft ce que je ne fais pas; mais du moins cft-il certain certain que ce favant Religieux, a obtenu fori rappel, par un pur effet de la bonté du Roi» Voici eh quels tetmesil cil conçû. DE PAR LE ROY. S A MA] ESTE' étant Jatisfaite de l'o- béijfance du Pere Hommey, Religieux Au • vuflin , qui ejl aâuellement par J es Ordres A Barleduc en Lorraine , Elle lui a permis if permet de revenir dans tel Couvent de fon Ordre Ordre qui lui fera permis parfes Supérieurs ,pour y demeurer ainfi qu'il aurait pû faire avant ledit Ordre. Fait A Ferfailles le 28 Août 1704. SignéL OÜ IS, if f/w toCoiBERK Ce n’eftpaslà là première traverfe qu’a eu le Pere Hommey» on lui en fufeitaunequi l’obligea de fortir de Paris il y a environ 18. être. revenu qu’aprés la mort de feu Mr. du Harlay Archevêque de Paris ; ce ne fut pourtant pas à l’occafion de fès Ouvrages comme quelques-uns l’ont crû t ■ voici quel en fut le fujet. La Mere Dorothée, Abbefiè delafameu- fè Abbaye de Port-Royal étant morte , le Roi nomma en fa place Dame Françoifc Tberefe Homfney de la Bourdonniere, foeur du Pere Hommey, à qui le brevet fut envoyé, envoyé, mais Mr. l’Archevêque qui lbuhai* toit d'avoir ce Bénéfice pour une de fes fleurs qui étoit déjà Abbefiè de la Virginité dans la Touraine, alla demander fon Brevet Brevet à la nouvelle Abbefiè de Port-Royal » fbuS fille.

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des Prima ÇyV. Novemb, 1704» 337 {bus promdïes de la placer ailleurs ; il y trouva trouva quelque refiftance, & croyant que cela venoitduPereHommey, qui pour lorsavoit en Cour des amis de grand crédit, entr’au- tres feu Mr. le Chancelier le Tellier; ce Prélat Prélat fit venir chez lui le Provincial des Au- guftins, à qui il demanda en termes perfua- fi 's d’envoyer le P.Hommey hors de Paris, & de lui défendre d’aller à Port-Royal i de maniéré qu’ayant été envoyé à Lagni, Mr. de Paris obtint par Ion crédit ce qu’il deman- doit .• la Dame Hommey n’a cependant jamais jamais voulu fortir defon Monaftere pour aller aller remplir des dignitez ailleurs; elle y exerce exerce depuis trente ans la charge de Maîtretle des Novices avec beaucoup de pieté. III. Comme les Bouchers des Villes de Arrêt Troyes & de Châlons en Champagne ont contre les refufé de payer les droits attribuez aux Offi- Btuehers it ces nouvellement créez d’infpeâeurs aux Troyes & de, boucheries, & caufé quelques defordres; on Chiions. rendit un Arrêt au Confeil d'Etat du Roi le 30. Septembre 1704. qui ordonne à Mr. d'Haroüis Intendant de Châlons, d’informer de cette fedition. IV. On rendit le 11. Août au même Con- \Arriteo w- fcil un Arrêt qui débouté un Mineur delà de- trt les Ui~ mande en caffition d’Arrêt du Parlement de murs. Paris du 30. Août 1701. par lequel en confirmant confirmant les Sentences des Juges Confiais de Paris, on jugea que les Mineurs qui avoient tiré, accepté ou endoflé des lettres de change change , ne feront pas rellituables & peuvent être contraints par corps. V. Il en fut rendu un autre le i8.dumê- Autre r Mime Mime mois d’Août, par lequel il eftdit, que les trt les Chu- Chanoines & autres Benefieiers ne pourront nointt &e. A» 3 pas

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338 La Clef du Cabinet pas fe fervir des Commtitimus accordez à leur Chapitre pour leurs affaires particulières, indépendantes indépendantes de leurs Bénéfices, quand même même le Csmmittimus (croit accordé tant pour le Chapitre en general que pour les Chanoines Chanoines & autres Bencficiers en particulier. Le Committimus eft un Privilège que le Roi accorde pourplaidcren première inftan- ce ,en demandant ou en défendant aux Requêtes Requêtes de l’Hôtel ou du Palais ;& (icesper- fonnes privilégié s ctoicnt affignées devant un autre Tribunal, ils peuvent évoquer & demander leur renvoy, pourvû quel’inftan- ce n’aye pas été inffruite ou conteftéedépuis lafiignation ; car en ce cas, on a comme renoncé renoncé à Ton privilège,& on ne peut être ad- ip's à évoquer qu’aprés l’appel. Les lettres de Commitihwns ne du eut qu’une année» apres laquelle il faut les faire renouvclkr. En 1367. ce privilège n’étoit en ufage que pour les Officiers de la Maifon du Roi ; mais fous le règne de Charles V 11 . il fut douné à tous les Officiers du Parlement i & par les fuites on l’a étendu à pîulieurs autres perfonnes, h même à des Chapitres & Communauté?. Communauté?. Reügieufes. VI. Le Maréchal de Tefie prît congé du ; Roi à Fontaineblaule 6 . 0 ftobre,pourai'er , commander en Efpagneen la place du Duc de Berwick qui a demandé de revenir de ce Pais là. Ce Maréchal a engagé le Marquis de Maulevrier fon Gendre de faire ce voyage voyage , dans l’efperance que le changement d’air pourra rétablir fa fanté, dont le mauvais état l’empêche depuis quelque tems d’être à la tête du Régiment de Navarre dont il eft Colonel. VII. La Gendarmerie a écrit en Cour une

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des Princes &c. Novetnb. 1704- 339 une lettre en forme de Manifefte, pour ju- JuJllfiea- flifier fa conduite à la journée d’Hocftet, t'ton de la dans laquelle il marque, que fi les troupes Gendarme- du Corps dans lequel elle combattit , l’a- rit. voient fécondées, l’Armée du Roi aurait remporté un avantage confiderable, & n allégué allégué pour preuve de fa valeur, que !c grand nombre d’Officiers & de Gendarmes qu’elle a perdus. , Une preuve très convainquante que le Mr ; de Roi cfl fatisfait de la conduite de Mr. le Tallard fait Maréchal de Tallard , nonobftant ce qu’en Gouverneur ait pû dire fes ennemis, c’eit que S. M. l’a de Vranche- gratifié du Gouvernement de la Franche- Comté. Comte , qui vaut 60000. livres de rente. VIII- La Charge de Capitaine des Gardes Vifpofiiion du Corps, vacante par la mort du Mare- d'emplois chai de Duras , a été donnée au Maréchal de vacans. Boufflcrs; celle de Colonel desGar 'esFran- çoifes,auDuc de Guiche, que le Maréchal Maréchal de Grammont fon grand Perc , avoit polfcdée longtcms. Comme il y a un Brevet de yco- mille livres de retenue attaché à la Charge de Capitaine des Gardes du Corps. le Maréchal de Boufflers le paye par un pareil Brevet qu’il avoit fur celle de Colonel General General des Gardes Françoifes : & Mr. le Duc de Guichepaye cette fornme partie par fa dc- miiïion de Colonel General des Dragons. & lefurplus en argent ; Cependant le Roi lui a accordé un pareil Brevet de fco. mille livres. livres. Quoi que le Traité de l’échange des pri- £ ch ange dt fonniers de part & d’autre ne foit pas er.co- prifinnien. rc réglé, on n’a pas lailfé d’échanger déjà quelques Officiers particuliers ; Car le Comte Comte de Rçignac Maréchal de Camp, Gouverneur Gouverneur Aa 4

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k T ne La Clef du Cabinet 340 heur de Brifac, a été échangé contre le GeneralMajor Welderen, & le Sr.de Pion- faç Lieutenant Colonel de Navare, nouvellement nouvellement fait Brigadier, contre un autre Officier Officier Hollandois, tous deux faits prifonniers en Portugal, & relâchez fur leur parole. IX* Sur la nouvelle que le Roi eut de la redition d'Ivrée, §.M. en donna le Gouvernement Gouvernement & de toute la valéç d’Aoufte,àMr. d’Arenes Maréchal de Camp » avec douze mille livres d’apointement , 6 t foninlpection generale a été donnée au Marquis de Dreux, gendre de Mr. de Chnm.llard : comme je parle de cette conquête dans l’article d’Italie, d’Italie, je me contenterai de joindre ici la lettre de Cachet du Roi, à Mr. le Cardinal de Noailles Archevêque de Paris, pour en faire faire chanter le Te Deum. M On Coufin; après avoir réduit Ver- ceil fous mon obéïflance, j’ai jugé qu’il étoit impprtant de me rendre Maître Maître d’Ivrée, dont la prife en m’aiïurant la paifible poflèffion de toute la valte d’Aoât, ferme en même tems le paffage la Suiffie aux fecours que le Duc de 55 51 »> 15 55 51 par i> Savoye attend dépuis fi longtems de feç » Alliez. Cette Place ayec fes Châteaux, fut prifè le 27- du mois pafiTé, la garni- fon forte de onze bataillons & de 180. Officiers, a été forcée (je fe rendre pri- 5 , fonniere de guerre • & de remettre 28. Dtapcaux , ce qui m’oblige d’en rendre »• grâces à Dieu par des prières publiques. Âinfi je vous écris pour vous dire , que mon intention eft, que vous fafiiez chan- 1, -ter le Te-Deum-, en l’Eglifè Metropolitan î> ?? ?> I? ?»

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des Princes &c. Novemb. 1704. 341 ne de ma bonne Ville de Paris, au jour & à l’heure que le Grand Maître, ou le « Maître des Ceremonies vous d rade ma “ part. Je lui ordonne d'y convier mes Cours, & ceux qui ont acoûtumé d’y “ affilterrSur ce je prie Dieu, qu’il vous “ ait, Mon Coulîn, en fa fainre & digne garde. Ecrit à Fontainebleau le 9. Octobre 1 -04- Signé LOUIS, & plus bas Pheli- PEAUX, X- Huit Bataillons des troupes qui ont fervi dans les Sevenes ont eu ordre des’aller embarqm r pour palier en Italie, ce qui juftifie ce qu’on a déjà avancé, que le Languedoc reprend reprend fon ancienne tranquilité. XI. Le Sr. de St. Second Colonel , qui fut fait prilonnier avec Ion Régiment à Hocftedt, ayant été relâché fur fa parole , s’eft rendu à Fontainebleau pour juflifier fil conduite & celle de fon Régiment, dont il demande le letahlidèment: il loûtient qu’il combattit toute la journée contre la Cavalerie Cavalerie Angloife ,& qu'ayant eu le malheur d’être fait prifonnicr, les ennemis lui avoient fait des offres très avantageufes, pour l’engager à prendre parti parmi eux. U U « ARTICLE III. Contenant ce qui s’ejl pajfé de plus confiderable en liéA LIE depuis le mois dernier. E Patriarche des Maronites du Mont- Liban, qui étoit frere du Prince Abou- Noufël. a été tué & volé par fon interprète dans la Morée, où il étoit allé faire la quête avec la permiffiondela République de Veni- Les I. L fc.

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34* Za Clef du Cabinet, Les Maronites font des Chrétiens d’O- rient. qui habitent le Mont-Liban enSirie.- Ils s’ctoient autrefois fepareï de l’Eglife Romaine Romaine pour f uivre les erreurs des Jacobires & autres Herefiarques, mais ils fe réunirent à l’Eglife vers leonïiéme fiécle. En iyi6. le Patriarche des Maronites affifta au cinquième cinquième Concile de Latran, leur langue cft un mélange de la Siriaque avec l’Arabe, ifs font fort hofpitaliers, quoi qu’ils Jtoicnt réduits réduits dans une fi grande mîfèrc, que leurs Prêtres & même leurs Evêques, font obligea obligea de travailler & de labourer la terre,afin de gagner leur vie : ils obfcrvent le Carême félon l’ancienne rigueur, c’eft-à dire,qu’ils ne ïnangent qu’une fois le jour, après la célébration célébration de la MefTe,quinelcditqucfurles quatre heures du foir. Après avoir Ifi l’E* pitre & l’Evangileen Siriaque, quieft le langage langage de l'Office, ils les lifent une fécondé fois en Arabe, parcequec’eft la langue vulgaire, vulgaire, afin que le peuple profite de ccttc Icêtu- re: il y a des Prêtres maricï parmi eus î mais ce n’eft que ceux qui font parvenus au Sacerdoce Sacerdoce , apres leur mariage: toutes leurs ceremonies ceremonies pour l’adminiflraîion des Sacremc ns font à peu pré', fcmblablcs à celles de !’E- giife d’Occidcnr, à ia referve,qu’ils font la benediâiondc i’eau à chaque fois qu’ils bap- tifent les enfane. Lors que le Patriarche cft élû, il envoyé I Rome demander la confirmation du Pape qui la lui donne avec le Pallium ; il fait fa reii- dence avec cinq à fix Religieux, dans un petit Couvent bâti furie Roc à Eden-Canobin.- Il y a auffi au Mont-Liban un Monaftere de filles, qui vivent tres-aufierement. Apres-

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des Princes fcjjV. Novemb. 1704. 343 Après avoir parlé des Maronites > ii 11e Mmt-Liia fera pas hors de propos de dire on mot du Mont-Liban leur Patrie, c’eft laploshaute & la plus vafte Montagne de la Paleftîae * puis qu’elle a environ cent lieues de circuit. Elle a la Mefopotamie à l’Orient, l'Arme- nie au Septentrion,la Terrefainteau midi. & la Mediterranée farrofé dn côté d'Ocd- dent.il fort du Liban quatre greffes rivières, qui font le Jourdain ,Rochant, NaharRoP- licns, & Nahar-Cadicha selle cfl compofée de quatre ceintures de Montagnes,qui s’élèvent les unes fur les autres» la première eftbeaucoup eftbeaucoup ferti'cen grains & en fruits, la féconde c fl fort flerie, n’étant remplie que d'épines, de rochers & de cailloux; la troifiéme,quoique troifiéme,quoique plus haute que celle-là,jouit d’un prin- tems continuel. les arbres étant toâjours verds, les jardins & les vergers remplis de fruim'fc toute cette partie cfl fi fertile,que quelques-uns quelques-uns l’ont nommé le Paradis terrefire; c\ fl dans cette tro'lïéme partie que la Bourgade Bourgade d’Edcn-Canobinefi lituée. La quatrié- qiecfl fi haute, qu’el'e cfl prefque toujours couverte de neige, auffi efl e le inhabitable à ca u fe de fon grand froid. C’eft ciu Mont Liban que Salomon fai- Ctiru. foit venir le bois de Cedre.qni fut employé à la fabrique du Temple de Jernfalem, parce parce qu’il cil incorruptible:On y voit encore vingt-trois de ces Arbres d’une grofîeur & d’une hauteur fi prodigieufe . qu*on prétend qu’ils avoient cté marquer par ordre du plus l'age de tous les Rois, pour être employer à ce fuperbe bâtiment; mais fans approuver ni condamner cette opinion, je remarquerai. remarquerai. que les feüilles & les fruits des Cedres, ont

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344 -ta Clef du Cabinet ont leurs pointes tournées vers le Ciel , < 5 ç c’eft pour cette raifon, que dans l’Ecriture fainte, l’homme jufte eft comparé aux Cèdres Cèdres du Liban. II. Comme la Ville de Rome eft peuplée d’une infinité d’étrangers qui y forment plu- fieurs partisoppofez.lePape voulant prévenir prévenir les querelles qui peuvent naître entr’eux au fujetdes affaires qui agitent l’Europe dans la conjonâure prefente, a défendu de don? ner aucunes nouvelles à lire chez les vendeurs vendeurs de Çaffé& dans les autres maifons publiques. publiques. Ce Pontife a auffî fait publier des deffenfes, fous des trés-rigoureufes peines, d’eriger aucuns Autels dans les ruësouplaces ruësouplaces publiques, fous quel pretexte que ce fût, prétendant qu’il y a allés d’Eglifes à Rome, où l’on peut aller rendre à Dieu des aâîons de grâces & faire des prières, fans imiter les Scribes& lesPharilîens, qui ne prioient dans les rués, que pour feduire les peuples fous un faux zélé de pieté. Le Comte de Lambert Ambafladeur de l’Empereur, n’a pas eu beaucoup de peine à prendre cette derniere difîenfe fur fon compte, quoi qu’il n’y foit pas nommé, par- «c que le ta. Septembre, voulant celebrer l’aniverfaire de la délivrance de Vienne, qui avoit été afikgée par les Turcs en 1683. avoit fait élever un Autel dans la Place de St. Laurens en Lucine, où les gens de fa maifon & beaucoup de peuDle, furent reciter reciter les Litanies de la fainte Vierge, qui furent furent fuivies de plufieurs acclamations de Vive l'Empereur Çÿ le Roi d'Efpagne Charles III. Le 14.Septembre, la famille des Ve* ronefi,

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des Princes &c. Novemb. 1704. J4f fonefi, fut infcrite dans le livre d’or, on Catalogue des Nobles Vénitiens, ayant payé Holles Vt~ félon la eoûtume, cent mille Ducats, dont nituns. quarante mille tournent au profit de la République, qui paye à perpétuité l'intérêt des autres foixante mille ; cette République République a tiré de tems à autre detrés-gros avantages avantages par l’entretien de cette Nobleffè, fur tout dans la guerre de Candie, qui coûta fix vingt millions aux Vénitiens, & en dernier lieu à la conquête de la Morce, à laquelle ils ont dépenfé plus de 70. millions. On divife la Nobleffè de Venife en quatre quatre claffès ; la première eft compofée des familles familles delcenduës des douze Tribuns; qui en 709. furent les ElcSeurs dupremierDoge dupremierDoge de Venife, fit à laquelle on joignit quatre autres familles en l’année 806. ceux là font Appeliez vulgairement les douze Apôtn*,& ceux ci Içs quatre Evangeliftes. La fécondé claffè, comprend les familles, qui en. 1286. furent enregiftrées dans le livre d’or, lorfqueleDogeGradenîgo établit l’A- riftocratie: c’eft de ces deux premiers claffès qu’on choifit les perfonnes deftinées aux grands emplois de la République, car très n’y parviennent jamais. La troifiéme claffè,eft compofée de ceux Î |ui acquièrent la Nobtefle moy omme de cent mille Ducats, « peut dire, que et font des enfans qui ne font pat parent de leurs Peres. Enfin le quatrième ordre de Nobleffè ÿ c’eft celle que la République conféré aux Princes étrangers, & autres perfonnes il- luftres .• la plûpart des Princes d’Italie, &mé- toe les Rois de France Henri IIL & Henri les au- ennant une defquels on IV.

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3*9 LA CLEF DU CÀBINET DES PRINCES DE L’EUROPE, Ou Recueil Hiftorique & Politique ’ fur les matières du tems. Novembre 1704- A R TlCLE !. Oui renferme te qui s’ejî pàffé de plus conftdt*> rMe en ESPAGNE c/ e* PORTUGAL dépuis le mois dernier. Uoi que les troupes de part & M ÛUV ë- d'autre fe (oient mifes enCam- r . r ments ats pagne (ur les frontières , on  r ^ es n’a pas encore aptis qu’il s’y loitrien palfé de conlîdêrable: Cependant le Roi de Portugal, l’Archiduc & le Gomtéde Melgard, Amirauté Amirauté de Cartille, le Tôtit rendus à l’Armée Portugaife qui étoit Campée le if. Septembre Septembre proche d’Almeida ; elle menace d’atta- qper Giuda Rodrigo , & d’entrer dans la Caftilte pour y prendre des quartiers d’hiver; mais comme ce ne font là que des projets anfquels le Due dcBerWickêt le Prince de Tlcrdafe's veulent s’ôppo(er,je laiflèà ceuï qui fe mêlent de prédire l’avenir d’écrire Ce qu’il en arrivera t mes lumière* font trop bornées pour prévoir l’avenir, êtjeme contente contente d’écrire les évetiemens lors qu’ils font arri* î Q Z a

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346 La Cïef du Cabinet IV. ont été agrégés au Corps de cette No- bleflè. Au refte cette Nobleflè ôte aux Vénitiens la liberté de converfer avec les étrangers, & la jaloufie qu’ils ont contre toutes les nations ne leur permet pas feulement de rendre vi- lire, ni taire la moindre civilité aux Mini* lires des Poiflànces étrangères, fans une permiflion du Sénat. Il y ades endroits où lesenfans tirent leur Nobleflè de leur Merc & non pas du Pcrc: cela s’oblervoit autrefois en Champagne , lors qu’une femme Noble époufoit un rô- turier. & encore aujourd’hui lur la Côte de Malabar, parce qu’il ell permis aux femmes de prendre autant de maris quelles trouvent en avoir befoin, & de les congédier quand bon ’eur femb'.e. IV. Lorlque les Impériaux abandonnèrent abandonnèrent le Fetarots .& prirent la route duTren- tin, ou crut qu’ils avoient perdu touteefpe- rancc de continuer la guerre en Italie:mais les révolutions de Bavière , l’apparence d’un accommodement avec les Hongrois, & les fortes înllacccsdu Duc de Savoye, ont enfin enfin porté l’Empereur d’ordonner au Comte de Leimngcn, qui commandot dans le Tren- tin, de reprendre la route de Lombardie,pour y faire dtverfion en faveur de S. A. R. & pour l’anuyef d’autant mieux. ony fait marcher marcher un détachement des Troupes qui étoient fur 'es frontières du Tirol: Cependant Mr. le Grand Prieur de France d’un côté, & le Prince de Vaudemontde l’autre, n’oublient rien de tout ce qu’ils croyent capable, pour faire avorter cette cntreprife. V. Moniteur le Duc de Savoye, ayant pta-

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des Princes &c. ' NovcmB. 1704. 347 pratiqué une inteliigence dans Verceîl, par Deffe* le moyen de quelques deferteurs, il fit une fur Vercâl tentative pour furprendre cette Place ; ces échtüi. deferteurs quis’étoîent icttei par petites bandes bandes dans Vereeil, & avoient pris parti dans les troupes de France , dévoient la nuit du 2t. au 2.1. de Septembre , faire main baflè fur la garde de la Porte de Milan, & l’ouvrir l’ouvrir enfuite à S- A. R. qui devoir y entrer, & faire égorger toute la garni fou. Ce Prince partit la nuit du Camp de Cref- fëntin avecSoo. Chevaux, ayant chacun un fantaffin en croupe, fuivi de 1200. Grenadiers Grenadiers à pied; mais comme les Guides qui conduisent cette troupe, fè méprirent de chemin, & qu'ils ne purent arriver devant la Place, qu’à demi-heure de jour,le fenti- nelle les ayant aperçûs en averti l’Officier de garde; de manière que la chofe étant découverte, découverte, ceux qui étoient du complot, ne purent pas exécuter leur deiTein : on tira quelques volées de Canon fur les Savoyards, qui fe virent obligez de s’en retourner à Crefïèntin, bien mortifiez d’avoir manqué leur coup,qui auroît coupé les vivres à l’Armée l’Armée de Mr. de Vendôme,& l’auroit peut- être obligé de lever le fiege d’ivrée, ce qui auroitfort retab i les afFaircsde S. A.R. Ce Prince a fait pendre un Efpion qui l’avoit mal fèrvi. Qui promet de trahir peut manquer de par oie* VI. Vers la fin du mois de Septembre , le 'Fort d* i» Duc de Ia_Feiii!)ade à la tête de dix Ba- Tuille. taillons & de deux Regîmens de Dragons, fit attaquer le Fort de la Tuille. dans'lav a - lée

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348 La Clef âu Cabinet léé d'Aoufte , qui étoit défendu par Un Régiment Régiment de troupes réglées & par îüoo . h. de Milices> & dans lequel Cavalier, avec fi troupe de Gamifards s’etoir jetté dépuis quelques jours: après une foible refiftance, ils prirent la fuite, abandonnant ce Polie * quoi que fortifié d’un double îetranchement : Mr.de la Feiiillade s’avança enfuite juf- ques à la Cité d’Aoufte , qui lui ouvrit les Portes, ce qui l’a rendu maître de toute cette vallée: lui facilitant une libre commu- uieâtion avec l' Armée du Duc de Vendôme* & coupe au Piémont celle de la Suiffe. Enfuite de cette expédition, Mr. de la Fciit'l- lade fit attaquer le Château de Bard en Piémont Piémont dont le Sr. Reding Colonel Suiffe qui y commandoit après quelques rdî(tances, fe rendit prifonoier de guerre avec la garni- fon, avant que le Canon eût été mis eti batterie, parce que Mr. de Mauroi, lui fit dire que s’il attendoit plus lohgtems, il lè feroit pendre, à caufe que les Grenadiers > qui étoierit defeendus des montagnes par defius les maifons, s’étoient déjà faifis des principaux Portes. ' VJI On a pû voir dans le mois dernier* la defcription de la Ville d’Ivrée.que le Duc de Vendôme fit afliéger au commencement de Septembre: La Ville, après 16. jours de tranchée tranchée ouverte, demandai capituler, & ne pouvant obtenir d'autre condition que celle qu’on avoit accordé à la garnifon de Ver- leil. Le Comte de la Trinité Gouverneur de la Place, & le Sr. Grîmpau Commandant, Commandant, abandonnèrent la Ville le i8.Septem- * Oftobre i . 66 , bre

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des Princes &c. Novembre 1704- 349 * bre , & fe retirèrent avec fa Garnifon dans la Citadelle & le Château de la Ville : ils en-, voyerent un Trompetteà Mr.de Vendôme » pour lui donner avis de cette refolution ; fit qu'ils laifloient dans la Ville, â làdifcretioii, À à la generotîté de S. A. leurs maiades & leurs blcflèi, dont ce Prince fit prendre beaucoap de foin: Il fit enfuite ouvrir la tranchée le 20. devant ccs Fortercflcs, & le. 27. tout étant difpoféà donner i’aftiut à là Citadelle ,1e Gouverneur battit la Chamade,. & fe rendit prifonnier de guerre avec (a Garni Garni Ton i le Commandant du Château en fit de même le lendemain: toute cette.Garnifon conliftoit en onze Bataillons, qui p’qnt obtenu obtenu d’autres conditions que celles qui furent furent accordées à la Garnifon de Verfeil; Gés Bataillons étoient2. de Reding Süiflès, 2. de Schulembourg Àiiemans, 2. des Üei- duques de.l’Empereur,un daGoin Religion-, naires François; un de FuiHiers Piémon- tois, un de Nice, un de Maffcy, & un de la Trinité; . -ï ARTICLE IV. Contenant ce qui s'ejlpajp déplus canjiderablè en SUISSE depuis le mois dernier. I. /^iE fut le iy. Septembre que la Dieté _ ; V_^generale s’aflèmbla à Bade ; mais fa Séance ne fut: pas longue, puis qu'elle fe' ffepata le 20. du même mois. Sur les plaintes plaintes quefaifoit ,1c Marquis de Puiikux, Am- balïadeor de Fraticede ce. que (es Suides toilcroient le palfagc des recrues ÂÜemandes qui vont eu Piémont, il fut refolu qu’ort obfer- ■ RtjOlUtWT. de U Vus». Bb ..

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La Gftf dm Cabinet oliftrveToft à cet égard' le Dàême.reg1cment qui fut fait il'y à deux ans, pour le paffagc des Ff anediren Swabe & en Bavière. IL A l l égard du diffèrent de Niewcfcitk, ♦fyniavoit otcafioné cette Convocation, on avbif d'abord propoféde s’en raporter à la déciffon des Cantons de Berne, Bâle, Fribourg Fribourg , & Soleure » comme n’ayant point intérêt intérêt dans çette affaire ; mais à eaufe de plufieürs nouveaux inctdens, pluïïeurs De- phte? demandèrent par écrit les prétentions départ i d'autre, pour être examinées par lèurs Süperieurs j de manière que la déci- iîqn fut remife à une autre Dicte. èlentagae III. Ils’eft détaché nnè partie de monta- ibeulée. gne proche, le Làé de Zurich, qui a écrafé ) plufîeùrs rtràifons du Bourg de Lachen, & enfeyéii fdiis leurs ruines cinq pcrfonnes & quantité dé bétail: on craint même que cet éboulément nefoit fuivid’un plus: grand , à caufede la difpofition qu’ony voit ; c’eft CS quf a obligé là plus grande partie des ha- bitans de cette Paroiilc d’abandonner leurs maifons. . ... IV. Lé pairage de Cavalier à travers de laSuiflè, & fon iejour à Lauiane, icanda- lila fi fort le Marquis de Puifieux AmbaiTa- deur dé France, que le 8. du mois de Septembre Septembre ce Miniftre écrivit cette Lettre au Canton deBfcrne. MAGtjiricjjjES Seigneurs, L ’O» ne peut être plus furpris qui }t le fuis, d'aprendre que le traître Cavalier & les mal- lettre Je U. Je Puifieuse met Cause a Je Sente. ftjtK OSebre page

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des Princes &c. Novemb. 1704. 3fî malheureux qui le fuivent font Si Laujane dé. fuis plufléurs jours , en attendant a et qu'ils d.jent , tes ordres de Mr. le Due de Savoye. Je n'aurois jamais crû que vous tufjicz accordé accordé le'pajfage fur vos terres à des Sujets Rebelles Rebelles du Roi mon Maître , qui ont pris les armes armes contre Sa M. je me fetois encore moins attendu attendu que vous eufflez voulu leur donner aucun aucun aille i Vous m aviez affûré par vôtre lettre dùpremier de ce mois , que vous aviez réitéré vos ordres , fuivant les Habfcheyts & les Conventions Conventions de Baden , pour ne laijfer pajftr ptr- fonne par Vos P dis, en troupes, & encore moins ceux qui fe troüveroient armez. Co font les propres propres termes de votre lettre; cependant le malheureux malheureux Cavalier, ejl non feulement arrivé fur vos terres avec (a troupe armée ; il eft en-, cote à Laufane , & vous l'y avez foujfert jüf- ques ici Je fuis Ji furpris de cette dentarcht de vôtre part, & je m 'y attendais fi peu, que je défiché dans ce moment un Courier au Roi Jour lui rendre compte de tout ce que vous avez fait dans cette rencontre} vous jugez bien que Sa it plus de raifon, M. en fera piquée avec \ que fie n'a pis crû jufques À prefent qu'aucun des L. C. qu'Elle a toujours’regardé comme fes plus anciens Alliez & Confederez, pût avoir la mo ni’-e envie de tnentrer une partialité fi marquée (y fi injufle , que celle que vous faites paroître en faveur des ennemis de Sa M. en donnant retraite comme vous faites, à des gens qui doivent être odieux à tout le monde , & qui ne devroient trouver aucun azile en quelque endroit que ce J oit'. Je prie Dieu qu'il vous maintienne dans la projperité de tout ce qts peut vous être le plus avantageux. Je /uis.M.Sl vôtre affeélionné à vous fervir. PUISIEUX. fib % Cette,

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La Clef du Cabinet Cette lettre fut examinée dans le grand St petit Confeil de la Ville de Berne , où il Alt refolu d’y faire réponfe, ce quifutexecuté le 17. du même mois;Mrs. de Berne fe plaignent) d’abord des exprefiïons de Mr. de Puifieulx , qu’ils difent être peu convenables convenables à un Etat libre comme eft le leur: ils foûtiennentqu’avant d’avoir rfc- çû cette lettre, ils avoient donné des or- ,» dres à leurs Baillifs, de ne pas laiiîer paf- », 1er par leurs Etats des gens atroupez.enco- re moins armez ; que fi Cavalier avoir paffé par Laufane avec fes gens en trois » petites bandes de 2y. hommes chacune, on „ iesavoit d’abord pris pour de fimples de- ferteurs ou des Réfugiez qui cherchoient à gagner leur vie par leur travail, qu’ils fe », font difperiés iàns avoir d’autres armes »> que cinq fufils, le refte leur ayant été enlevé dans le territoire de Neuchâtel ; qu’ils n’ont jamais prétendu donner pa(- », fage, feureté ni logement audit Cavalier, niant tout ce qui peut êtreallegué au con- Vravte*. qu’Ws font fenfiblement touchez de ce qu’on a voulu les noircir auprès de ,, S- M. T. C. fans fondements qu’ils efpe- », rent que Mr. de Puifieux fera mieux eon- ,, noitre la vérité à S. M. & lèvera les fi- niftres impreliions qu’il lui a donné de „ leur conduite; que fi S. R ne veut pas le faire, ils la prient de les en avertir, afin „ qu’ils le falfent eux-mêmes s &qu'enfin ils n’ont jamais eu d’autre penfée que d’exectuer religieufement tout ce que les TraitcZ d’Alliance & de Convention peuvent peuvent exiger d’eux. ■ V, Il s’eft répandu un bruit en Suiflë, que U » M 11 » )> 31 1 > 3> 31 3 > » 1) n »i j » >1 « 1 «

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des Princes &c. Novetnb. 1704. 35-3 le Pjipe, la Répu'bliqqe de Venife & quelques quelques autres Puiiïànces d’Italie s’unifloient pour procurer la paix à l’Europe; cedeiTein feroit très-digne de la pieté du S. Pere,&de lafagefïè des Vénitiens: cette fille du Ciel, eft fouhaîtée par tant de peuples furlaTer- re, qu’il ne faut pas douter que ceux qui procureront fon retour , ne s’attirent un aplaudiflèment général > & une infinité de benedi&ions ; je ne fai fi le projet qui mW? tombé entre les mains vient de fource; je le joindrai ici à tout hazard pour lafatisfa- âion duLeâeur; ilefi àfouhaiterqueceux qui ne trouveront pas les propolitrons de leur goût, puiiïènt y en fubroger d’autres qui foient acceptées par les Parties imcrdTées dans la guerre. Lettre écrite de Suffi le if. Octobre 1704 au fujet d'un projet de Paix generale. MONSIEUR. S I le bruit qu’on debire ici croit bien fondé, nous aurions lieu d’efoercr, de voir bieu- tôc la paix rétablie dans l’Europe; car on af- fure que quelquesPuiilanccs d’Italie veulent Ia propofer à des conditions raifpnnab'es;mais que. pour apuyet leurs raifons, elles mettront une armée fur pied, pour l’employer cooue ceux qui refuferont d’accepter leurs Prtrpofi. lions. Je fuis petfuadé . Moniteur, que ectre en- treprife vous paroit déjà d’une difficile exe- cutioD; cependant quelques perionnes de bon goût trouvent qu’elle feroit avanrageufe à l’Europe en general, aux Maifons d’Autriche & de Bourbon en particulier , 8 c que la Hollande Hollande Zcttrt à fujet. Bb }

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"La Clef du Cabinet y ttouveroit les futctez qu’elle demande, demande, & pour lefquclles certe République s'eft engagée dans la guerre. Voici quel eft le projet projet que j’en ai vu entre les mains d’une per- fonce deconfideration. 3?4 lande I. On fourient qu’il n’eft pas avantageux à l’Europe en general &à laMonaychie de France France en particulier, que tous les Etats qui dépendent dépendent aujourd’hui de la Couronne d’Elpagnc, demeurent unis & incorporez fous une même tête; que fîtous ces Erats reftoientà un Prince Prince de la Maifon d’Autriche, il feroit toujours en état de troubler le repos de l’Europe; il en feroit la même chofe d’un Prince de la Maifon de Bourbon affermi fur le trône, & la France a lieu de craindre plus que les autres, que lors qu’elle aura aguerri la Nation Efpagnolle, fortifié fesPlaces, mis fes FinancesScfesforces FinancesScfesforces de terre 8c de mer fut un bon pied, il fe- roit à ctaindre, dis-je, que les Efpagnols ne portaffent la guerre dans le coeur de la France, France, 8c leurs progrez feroient d’autant plus grands 8c plus faciles, qu’outre le voifînage , 8c l’antipatic qui fegnera toujours entre les deux Nations , le Royaume fe trouvera fort affoibli par les groflcs dépenfes qu’il fait & qu'il fêta obligé de faite, fi cetteNation pet- fifte à vouloir conferver dans fon entier la Monarchie Efpagnolle fur la tête du Roi Philippe Philippe V. II. La Nation Efpaguolle , 8c ceux qui habitent habitent les Pais éloignez dépeudans de cette Monarchie, ont également intérêt à un démembrement: démembrement: Caries Efpagnols ne fautoient difeonvenir, qu’en rems de paix , ils De tirent prefquc aucun avantage des Païs-Bas, ni de leurs Etats en Italie; qu’eu tems de guette, toutes

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des Princes Çÿc.Novemb. 1704. 3 $•< toutes ces Provinces ootbefoia d’être ifecott- rues, que cependant l’Etpagnc ncpeutni lot fecourir efficacement, ni en tirer aucun feeours. Il eft confiant que dans toutes les guerres du Siècle parte les Efpagnols ont été obligez d’avoir d’avoir recours à leurs voifins 3c à leurs Alliez, pour la confervation de ces Païs-là, à qui il* ont engagcles plus folides revenus de la Couronne Couronne ; cet engagement a réduit cette Monac- chie dans une extrême mifêre, & nous voyons encore aujourd’hui qu’elle s’efi tellement épui- fcc par fa diffipation à l’égard defes Etats cloir gnez, qu’elle ade la peine à refifter au Portugal, quoi que ce Royaume foit d'une fort petite étendue pat raport à PBfpagne. On conclut de ce qui vient d’être allégué, & il en faut convenir, que la-garde de ces pais éloignez ne fervant qu’à ruiner l’Efpagne, il lui leroit plus avantageux d’en être débaraflee que de les confetver, pour veu néanmoins qu’on ne les en prive pas pour ea fortifier quelque Puiflance déjà trop formidabletmais quand toutes toutes ces raifonsne perfuaderoient pas les Efpa- gnols, & qujils voudroient ne rien diminuer de cette vanité de regner dans diverfes régions (quoi que dans l'impuillance de le faire par eux-meme ) feroit-il raifonnable que les autres Puirtances de l’Europe fe facrifiallcnt pour leur confervet cette vainc gloire? III. Les Princes d'Italie ne voyenr qu’avec jatoufie les Bfpagnols dominer fur les Etats de Naples, Sicile & Milan j qui leur ont fi fouvent attiré de cruelles St fanglantes guerres dans leur voifinage. Par la même Taifon ils nôfouf- friront jamais que ces Provinces foient unies à la Couronne de France,ci aux Erars Héréditaires Héréditaires delà Maifon d’Autriche : ils foûpircnt à les voit entre les mains d’un Prince particulier, fc

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310 La Clef du Cabinet arrive! ; & qui ont du Rapport à l’hirtoîré dutems. Le Roi de Portugal a fait faire le procès au Gouverneur deSalvaterra, qui après la perte de cette Place, comtnaudoitauffi dans Caftel David» il a été condamné à mort, accufé de lâcheté & de trahifon. Il y avoir quarante Efpagnols en garni* ï fpagnels fon à Segura, fous le commandement d’un bgorftz. Capitaine; mais les habitans qui font Portugais Portugais les ont tous égorgez la; nuit , dont les Efpagnols menacent de (e vanger lut les coupables fi l’on reprend ce porte » ou fur les peuples de quelqu’autre PafoilTè : fi ces fortes de cruautez font tolérées par les Princes, il y aura beaucoup de fang innocent innocent répandu. Promotion H' De R°' d’Efpagne a nommé à la Vice* d'officiers. ro y aut ^ de Sicile le Marquis de Bedmar , Commandant General des Païs Bas. Ce Prince a fait une promotion de pluficurs Officiers Officiers Generaux de fes Armées. & afin de mieux regler les fondions militaires en ce Païs-là,SaMajefté Calholiqueà l’imitation de ce qui fe pratique en France a créé des Directeurs & des InfpeCteurs Generaux de festroupes: Le Comte d’Aguillar a été fait Directeur General de l'Infanterie, & le Marquis de Bay fera la même fonction dans la Cavalerie. Don Antonio d’Ame- zaga & Don Pedro de Meffi ont été nommez nommez Infpeéteurs d'infanterie : Don Bonifa- cio Manrique, & Don Louis de Zunigo , font les InfpeCteurs de la Cavalerie : Le Marquis deLorenzanaa été fait Brigadier, & le Comte de Zervelon, Mettre de Camp General des Milices de Valence. Officier (uni. Généraux. m.Tout

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'3 f6 ■ La Clef dû Cabinet les peuples même (fi on les confultoit) ne der manderoient pas mieux, afin de pouvoir jouir de la uanquiliré qu’ils voyeur régner chez leurs voifins : ces peuples fe voyent expefe? aux moindres troubles qui agitent ptefque toujours toujours les grandes Monarchies: d’ailleurs ils font fort méconteas de fe voir obligez d’enrichir fi fouvent desVicerois ou des Gouverneurs étrsn- gers. : Pour ce qui regarde les Païs-Bas Efpagools , ils font encore plus malheureux que les Etats dont nous venons de parler ; car ce pais a été le theatre de toutes les guerres Efpagnolles dépuis dépuis un Siecle & demi. Les peuples ont intérêt de n’étre plus fournis à une Nation qui leur q attiré tant de maux > mais ils ne fouhaicentpas pour cela de pafler fous 1a domination de France France , outre que les Hollandois qui l’aprehen- dent p’us que toute autre Nation de l’Europe , ne le (ouffriront jamais ; ils ont depuis quelques années donné d’afiéz Fortes marque* de ce dont Us font capables pour l’empêcher : Ce font eux qui ontcopfervé ces païs, ou du moins une grande partie dans les guerres precedentes, precedentes, & ils employenc encore aujourd’hui leur politique, leur argent & leurs troupes pour chercher des furetez contre l’union de ce païs-là à la Couronne de France, qu’ils craignent craignent prefque autant que -le renyerfement de leur Republique ; ( quoi que peut-être fans fondement. ) V. Après avoir vu qu’il eftde l’avantage de l’Europe en general, de la France en particulier, & fàéme de l’Efpagne auffi bien que de fes, Etats en Italie & dans les Païs Bas , de démembrer démembrer cette vafte Monarchie, il ne refte plus qu'à Faite comprendre de quelle maniéré cela pour? t>i

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des Princes, £sV. Novemb. 1704. 3^7 poutroit fe faire à l’avancage réciproque des partis oppofez, & fans fouler ou incommoder les peuples fujecsà cette Monarchie. VI. Ne conviendrez-vous pas, Moniteur, que fi le. feu Roi Charles II. avoit eu des enfans, ceux de l’Empereur ni du Rot de France n’au- roient eu aucune part à fa fuccelfion ; & parce qu’il n’a pas plu à Dieu de lai en donner, faat- il que cela foit h eau fe de la ruine de tant de peuples & la perte de tant de fang? Je n’entre pas dans l'examen du droit à cette Couronne que les deux Preteudaos y peuvent avoir, mais il eftà fouhaiter que celui qui y prétend avec plusdejuftice, fe laide perfuader à ceder partie partie de fes droits pour un bien de paix, puis qu’infailliblement ce qu’il abandonnera ne vaudra vaudra jamais ce qui fera perdu pour fe le eonfer- ver; en elFçt cette guerre coûte déjà de part 8c d’aurte la perte de pl us de deuç cens mille hommes, hommes, & fans contredit plus d’argent qu’il n’y en avoir dans plufieurs des Provinces concertées. concertées. Cependant nonpbftant coures ces pertes & ces dépendes, les uns pi les autres ne font pas plus avancés qu’ils l’écoicnt le premier jour de la querelle; de forte que fi la gqerre continue continue , cette perte & cette dépende fera encore plus confiderable, & fans doute qu’il en arrivera arrivera au Vainqueur quelque chofe de ferpblable à ce qui arrive aux plaideurs, qui après avoir obtenu plufieurs Jugemens 8ç Arrêts, n’ont pour tout l’argent qu^ils oot dépenfé qu’un fatras de papiers ou de parchemins. Ne fc- roit il pas; plus glorieux aux Princes de régner fur quelques Provinces de moins, & avoir des Sujets riches & commodes, que non pas de voir leurs Etats, (après plufieurs batailles 9c plufieurs fîcges»)deferts &defolez,&lespeu-

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2L* Clef du Cabinet 3 if 8 " pics réduits'dans la derniefe miferc. VII. Sur de fondement on foûtient qu’il fau- droic laitier à Philipc V. la paifibîc joüiïfance du Royaume d'Efpagne avec les Indes; que ces Provihces font aflez vaftes pour contenter un Prince qui n’a en vcuc que de gouverner tran- quiiernent & de rendre fes peuples heureux. Que fi les Efpagnols voüloienr devenir un peu plus laborieux qu’ils ne font, Sc s'attacher au commerce, à l’exemple des Holtandois & des Portugais, ils devicndroieotla Nation la plut riche & la plus heuteufe de l’Europe; l’exemple l’exemple que je viens de citer leur prouve allez, que l’opulence n’cft pas ordinairement le partage des peuples qui habitent les vaftes Etats; de forte que pour devenir riches, ils doivent fou- haiter d’être debaraffez des Provinces qu’ils polfedent en Italie St dans les PaïsBas , puis que (comme on l’a remarqué) ils leur font plus difpcndieux que profitables. WW. Oopeut donner pat le traite au fécond fécond ïïls de l'Empereur ,lcs Royaumes de Naples Naples &’de Sicile, avec le Duché de Milan; ces trois Etats, qui auroient pû autrefois fatis- faire l’ambition de trois Princes, fuffirontauflt pour contenter les prétentions de la Maifon d’Autriche,& étoufferont Une guetre fanglante; cés peuples feront infiniment plus heureux , lors que leur deftinée les aura fournis à un Pfibce qui les gouvernera par lui même, & Bon pas à des Gouverneurs étrangers, qui fou- "vent par leurs tiraniés, les engagenc à des révoltes, ' à Caufe que leur éloignement ne leur perfnet p‘às'de porter leurs plaintes jufqu’au trône du'SoUverain. Par cette ceffion , on peut tharget i’Etac de Milan, d’acquitter les foro- m’es qué'la Couronne rj’Efpague doit à la Rc- 'puhüque de Gênes. IX. A

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des Princes &c. Novemb. 1704. 3f9 IX. A l’cgard des Pars-Bas, on doit les ce* der à Mr. l’Eleéteur de Bavière, à la charge de payer ce que les Efpagnols onr emprunté des Hollandois pendant les guerres precedentes , & cela paroit d'autant plus jufte, que ces emprunts emprunts ont érc faits pour la confervation de ce meme Pais : Si pour ôter l'ombrage que l’agrandillement de Mr. de Bavière , pourroit donner à quelques Princes de l’Empire, il Ce- toit ftipulé qu’aprés la morr de S. A. E. les Pais Bas apparriendroient à fon fécond fils & à fes defeendans: «etteceflîon & cette précaution précaution contcnteroit indubitablement lesH'ollan- dois, qui trouveroient par ce moyen , une barrière entre la France & leur République. X. Voilà, Monfieur, l’idée en general,qu’on s'çft fait de cette paix; files parties intere fices convenoient de ces articles. & des principes fur lcfquels ils font appuyez, il ne feroit pas fort difficile de regler les dépendances, comme font celles qui regardent l’Angleterre, le Portugal Portugal & le Duc de Savoye; quelque glotieufe qu’ait été la Campagne des Alliez cette année-ci, année-ci, ils font encore fort éloignez de la conquête conquête de tous les Etats d’Efpagoe; & les deux Couronnes, quelques puiflantes qu’elles foient & quelques grandes que foient leurs refources, elles no feronede loDg-tcms en crat de donner fi fortemeut la loi à leurs ennemis, pour les obliger de mettre volontairement bas les armes, armes, fans donner aux Hollandois la barrière qu’ils demandent, Si à la Maifon d’Autriche quelque part à la dépouille d’Efpagne ; cela étant il feroit plus avantageux aux uns Si aux autres, que cet accomodcment fe fit plutôt que plôtatd, puifque la continuarioa de cette fîDglaotc guerre ne peut que caufcr la

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, 3<5o 'La Clef du Cabinet U defolation generale des Etats qui la foiltie» - netat, & ceux pour lefquels elle fe fait; outre outre qu’elle fe terminera , peut-être un jour à des conditions moins raifonnables, que celles qu’ou void dans ce projet. Marquis x VI. Mr. de Puifieux eftaîlé faire un tour fuifieux. a * a Cour de France, ayant laiffé au Sr. de Sainte Colombe le foin de veiller aux intérêts de cette Couronne pendant fon abfence ; avant fon départ il avoir écrit au Corps Helvétique, pour fe plaindre de ce que les Suides permctto:ent aux ennemis du Roi, de faite palier pat leurs Etats des Troupes, des Armes & des Munitions deguerrepour le Due de Savoye, puis que cette conduite ^toit contraire au Traité de parfaite Neutralité Neutralité , auffi bien qu’aux anciennes Alliances qu’ils avoient avec le Roi fon maître. ARTICLE V. Contenant ce. qui s'ejlpaffede plus corjtderable en Alterna lue le mois dernier. - O Nfin tout paroit difpofé à terminer ; l’amiable les troubles de Hongrie : dément des on convenu des Médiateurs, du lieu de J’AtTemblée, & les Députez font même déjà nommez de part & d’autre : c’eft à Chcm- nits, Ville des Montagnes de Hongrie, où 1rs Conférences doivent fe tenir. Les Médiateurs Médiateurs font la Reine d’Angleterre Aies Etats Generaux des Provinces Unies, qui feront audi les Garands du Traité qui fera conclu. La Cour Impériale a «ommé pour fes Plénipotentiaires Plénipotentiaires l’Archevêque deColocza, lçs Comtes I. E Accemmt- Hongrois.

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des Princes &c. NoVemb* t7°4'. 3®^ Comtes Sigimond, de Lambert» Cohari» Sirmay, & le Baron deZeiler- Le Prince Ragotski y envoyé de fa part les Comtes Be- reiini <St iCaroli. Les Meconréns de Hongrie ayant d’autres griefs à reprefenter queceux qui font perfonnels au Prince RagotsKi, ont suffi nommé plufieurs Députez choifis parmi parmi la Nobefie & IcsJurîfconfultesdelaNs- tiob. On avoir crû que pour avancer d’autant d’autant mieux cet accommodement, l’Empereur l’Empereur feroit mettre en liberté la mere & la tour du Prince Ragotski, qui font detenuespri- fonnicres dépuis plufieurs années, d’autant plus que cette detention'a été un des premiers premiers motifs qui ont porté le Prince Ragotski Ragotski de prendre les armes; mais cependant on n’aencorcrien déterminé là-demis. II. Toutes les troupes quiétoientdansle Trentin & partie de celles du Tirol, ayant reçfl ordre de mnreheren Lombardie pour y impérieux faire une diverfion en faveur de Mr. le Duc vmsentem - deSavoye, on apprend qu’elles y font déjà b» r ii*> arrivées fous les ordres du Comte de Li- nange; on eft encore dans l’incertitude fi elles prendront la route du Milanez, ou fi elles tenteront l’entrée du Mantoüan pour y prendre des quartiers d’hiver; il yabeau- coup d’apparence que cela ne pourafe faire fans en venir aux mains avec les troupes que Mr. le Grand Prieur de Francecommandc en ce pais-lâ, qui ont été renforcées par des detachemens que le Duc de Vendôme fon frere lui a envoyé. III. Ceuxquis’intereifentà la tranquillité Suite des de l’Empire, aprennent ( avec chagrin) que Jrf „// n 4» les troub es de Bavière menacent les Etats voifins de quelque nouvelle catafîfophe.- car l’Em- I intitre-

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g6a La . Clef du Cabinet TEmpefcur n'ayant pas ] ugé à propos d’accorder d’accorder à, Madame l’ÈIeétricc de Bavière la Neutralité qu’elle demandoit foüs offre de faire évacuer les Villes de FafTau,Kufffeim & autres Places que les Bavarois occupent encore, & dç payer deux cens quarante mille écus à la Caille Impériale. Les peuples de cetËlcâorat fe difpolènt à foâtenir la guerre, qu’on croyoit éteinte en ce païs-là ; la Cour Impériale méprifa d’abord les premiers fou- levemcns de Hongrie, on ne menaçoit que du fupliçc les révoltez ; cependant on a vff jufques â quel point ce defordre a été pouffé, pouffé, & laneceffitédans laquelle oniè trouve aujourd’hui, de traiter avec eux comme avec des peuples libres. Neferoit-ilpas de la prudence de la Cour Impériale» & de l’avantage l’avantage de l’Empire, d’accorder aux Bavarois Bavarois des conditions raifonnâbles ? d’autant plus qu’on ne peut les regarder que comme des Ennemis & non pas des Rebelles ? que d’ailleurs les Anglois & les Hollandois n’en- voyeront pas toutes les campagnes des armées armées formidables en Allemagne, leur politique politique cft 'de n’affiner puiflàmmcnt leurs Alliez que dans la derniere extrémité ;ain(î on ne doit pas s’attendre, qu’aprés avoir affermi affermi le Trône Impérial, ils veuillent encore encore faciliter à l’Empereur la conquête de la Bavière. Quoi qu’il en (oit.l’Empereur n’a pas feulement feulement rejetté les propofitions de Madame de Bavière, il a auflirefufé lesPaffèportsaux Députez que cette Princefle & les Etats de Bavière vouloient envoyer à la Cour de Vienne, pour y propofer un accommodement, accommodement, & a fait publier un ordre pour fai re

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Jes Princes ijfc.. Novemjb- 1704. 763 te fortir de Ratisbonne les Mtniftrç*de.Ço- , logne & de Bavière, & tous les autres Sujets de ces deux Princes qui Soient dans la Ville: Ce procédé ayant irrité les Bavarois, ceux quiétoientbloquez danslngolftadrefolurent de dégager cette Place, qui étoitinvi (lie depuis depuis fix femaines- Ce General Weckcl s’é- tevet du tant mis à latête de fa Garnifon, fortitd’In- blocus Wl»r gollîat le 17. Septembre. & chargea les Im- golftud. periaux commandez par le General Aufffas, qu’il mit en déroute, après en avoir tué environ environ 600. & fait plufieurs prifonniers, parmi lefqucls le trouvent le Lieutenant Colonel Lauter, & un Comte de Naflau, Major de Cavalerie. Peu après cette expédition, les Bavarois firent fommer la Ville de Ratisbonne de leur payer trois cens mille florins de Contributions Contributions pour fç garantir du bombardement, ce quiafortallarpiéleshabitans, & intrigué la Diettc. Les Députez de l’Empereur ont même reprefenté à cette AfTemblée, le peu de feurcté qu’il y avoit pour eux d’y tenir leurs Séances, &ont propofé de les tranf- ferer à Egcr, qui eft une Ville forteêt bien fituée fur les frontières deBoheme & deFran- conie, qui fut engagée au Roi de Boheme en 131 y..par l’Empereur Louis de Bavière: mais les Députez des Cercles ont répondu, que fuivant les conftitutions de l’Empire, les Diettes Generales ne doivent fe tenir que dans une Ville libre, & que celle-là ne l’eft pas, & enfin qu'il fera facile de lever les obftacles qui fe prefentent, en exécutant le Traité de Neutralité qui fut conclu il y a trois mois à l’occafion de Ratisbonne. IV .Nous

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36^ JL* Clef du Cabinet IV. Nous dîmes le mois dernier, *que ld Ville de Landau avoit été invertie le 12-Septembre 12-Septembre par Mr. !e Prince Loüis de Bade, mais la tranchée ne fut ouverte que la nuit du if. au 16 du même mois: Le Roi des Romains arriva devant cette Piace le 22. & le General Tungen qüelqücs jours après avec part e des Troupes qui avbientfait le Siégé d’U'me, le refte ayant été envoyé fur les frontières de lafiaviere, pour renforcer le Corps du General d’Herbeville; cependant la groflè Artillerie ne commença de battre Landau que le .premier jour d’Ôélobre, les acrocht s des affiegeans ont été fort lentement, foit à Caufe des pluyes qui ont tegné pendant les deux premières femaines du Siégé i foit parce quèles Aflicgezontfaît de frequentes fortieç, qui ont incommodé les travailleurs. „ Le 12- Oélobre le Roi des Romains envoya un Trompette 3 vi Mourteut deLaubanie.G ouverneurCom • vuseAm de \a Place, pour le fommer u de la lui rendre, lui reprçfentantqué quoi ,, qu’il y eût déjà un mois que la Ville fûf „ affiegee, les François ne s’etoient pas mis en état de le fecourir, parce qu’ef- ,> fcâivcment ils ne pouvoient pas le fai- „ re ; qu’il lui accorderait une Capitula- „ tion honorable , mais qu’une plus Ion- „ gue opiniâtreté ne pouvoit qu’être fuite- (le à lui & à fa Garnifon. Mr. de Lau- banie fit réponfe, qu’il fefentoitfort glo- „ rieux d’être attaqué par ùn Prince dit me- „. rite&dcla bravoure <fu Roi des Romain!, „ qu’il étbit auflî perfuadé de la valeur & • ~ de Sitge de landau. •• 1 i) * VejezOMrtfag.its-

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des Princes ts’c. Novemb- 1704. 36? de l’intrépidité de Mr. le Prince de Bade & de Mr- le General de Tungen ; mais qu’il fuppiioit Sa Majefté Romaine , de “ confiderer que fa Place ne manquoît encore encore de rien, que fa garnifon étoit eom- “ pofée de Soldats pleins de bonne volonté volonté , & qu’à fon égard il tâcherait, par une vigoureufe reiillance, de mériter l’eftime dont Sa MajeSé Romaine honora Mr. de Melac, lors du premier fiege de-cette Place! Cette réponfe obligea le Roi des <e Romains de dire à Monfieür de Bade * il y a véritablement de la gloire de Vaincre de pareils ennemis■ Dans le tems que nous finiflons cet article, les alïïegeans n’étoient etrcore qu’au glacis de la contrelcarpe ; quelque grand que (bit le feu des affiegez, il ne leur ont pas tué tant de monde comme les maladies en ont fait périr, parce qu’en remuant les terres au* environs de la Place, On a découvert quantité quantité de cadavres qui y avoiént été enterrez pendant les deux, derniers fieges , qui ont caufé une puanteur fi infuportable , qà’on trouve fouVent les Soldats morts, dans leurs Tentes : Cette mortalité s’eft même com* muniquée jùfques aux Chevaux dont il en Creve beaucoup. V. Moniteur le Duc de Marlborough , (qui a été déclaré Prince de l’Èropire, en reconnoiflànce des lervices qu’il lui a rendus rendus en general, & à l’Empereur en particulier) particulier) fe difpofe de repaflèr en Angleterre; ^ cependant fon Armée qui couvre le fiege de Landau, efl toûjours campée, à. Weyfem- 5 ourg, & celle de France à Haguenau,dont le Marechai de Martin a pris k Gonjœsa- Ce do U cc «c U cc cc « Situation des Armiet d’Aller»*-

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» des Priuees&c. Novemb. 1704. 3ii ÏIl.Touteft difpofé pour faire le fiege de Gilbraltar, Gübraltar r'He Marquis de Villadarias qui eft chargé decette expédition, a été renforcé par 3000. h. de Marine que Mr. le Comte de Touloufc lui a envoyé de faFlote, avec 40. piécesdegros Canon & les vivres & munitions munitions neceflaires ; Ce Prince a détaché 13. Vaiffeaux& quelques Brûlots, fous les ordres ordres du Baron de Pointi, pour bloquer cette Place du côté de la Mer, pendant que Mr. de Villadarias l’attaque par terre. Cependant le Prince de Darmûadt qui y commande a fait faire un large & profond folié pour l’envelo- per du côté de la terre, défendu par plusieurs redoutes, avec yo- pièces de gros Canon. Quelques lettres marquent que ce Prince ne voulant pas être enfermé dans cette Place Place , s’étoit embarqué fur une Fregate pour palier à Lisbonne; fi véritablement il a pris ce parti, c’eft parce qu’il n’a pas voulu rifquer d’être fait prilonnier. IV. Outre la Relation du Combat Naval Naval , que nous inférâmes dans le mois dernier, dernier, les Anglois & les Hollandois en ont fait imprimer une autre, quenous joindrons ici avec une Lettre fur le même fujet venue de Paris. Rtlation du Combat naval du iq. Août 1704. imprimée à Londres par ordre de la Reine d'Angleterre, & en Hollande par celui des Etats Generaux. Ur l'avis que nous eûmes , que la Flotte de France commandée par Mr. le Comte du Combat de naval. Relation S z J * On trouvera la defeription de itttt Plate dans le mois dé Octobre page 146.

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J Vsytz Oftobrt page 19). $66 La Clef du Cabinet dément, depuis que Mr. de Villeroi en eft parti pour aller à la Cour de France. Vers lafindeSeptembreleGomtedeCoi- gnies prit la route de la Mofelle, avec un détachement de l’Armée de Mr. de Villeroi, il fut joint (ur la Sarre par 23. Efcadrons & 3. Bataillons des troupes de Mr. de Bavière; Bavière; mais ce Comte étant tombé malade dans fon Camp de Coningsmakeren le 7. Oâobre.il mourut le 10. Le Marquisd*A- legre Lieutenant General, a pris le Commandement Commandement de ce Corps, pour veiller à la confervation des Places voifines,& fur tout de Trarbach. que les Alliez menacent d’af- iieger avant d’entrer en quartier d’hiver. ARTICLE V.I. Qui contient ce qui s'eft paffe de plus confiât- rableen POLOGNE $îf Pats du NORD* dépuis le mois dernier * Suite des «roubles de Ttlognt. A Confédération de Varfovie fut tellement diffipée par l’expedition que fit le Roi Augufte fur cette Placeront nous parlâmes le mois dernier,*qu’on n'en voit prefque plus aucun veftige : Ce Prince Prince pourfuivit fes ennemis jufqucs à Thorti, que les Suédois abandonnèrent;le Roi Sta- nillas & le Prince de Lubomirski , Grand . General de la Couronne, joignirent le General General Renchildle 16. Septembre proche de Jaroflowie» & enfuîte le Roi de Suède à Lco<- pol ; la Mcre & l’Epoufe de ce nouvean Roi fe font réfugiées à Mariembourg.dt la Prin- L

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efei Primes $j fc. Novemb-, T704. $&7 t’rinceflè de Lubomirski à Koningsberg, Smies Jet l’iine & l'autre de ces places appartenant Cenfedtrem au Roi de Pruftè ; le Cardinal Prittiàt, le Grand Maréchal de la Confédération, & quelques Sénateurs de letir parti fe font lauvez à Dantzick, plufiéürs autres Seigneurs Seigneurs Confederez s’en font retournez dans ' Içurs Palatinats, en attendant ledénoüement des affaires. . Cependant le délabrement des affaires dü Roi Staniflas, n’a pas empêché la Diette de V Samogitie, que le Prince dq'Sapienhaavoif , convoquée le tq. Septembre ÜRoîiene, de le déclarer en fa faveur, loûtétrant le Roi Augufte déchû de la Couronné, qui de fort . côté fait piller & brûler les terres du Cardinal Cardinal Primat & des autres Confederez, quife . trouvent à portée de les àrtfiês ,'à moins qu’elles ne (è rachètent dé éç'tte defolation, par de groftès fouîmes : Çd Pjrînçé a relâché. pour deux mois le Comte de Horne fur là paroi le , qui a promis au bout.de ce terme,’ de fe rendre en Saxe, 6ù il fait conduite Te^. autres prifonnters dé J cdtiîi<îcfàt}ciri qu‘il faits à Varfovîe, dont rËvêque de Pofna- nie, frété du Roi Stahîflas eu du nombre:, on croît pourtant que ce Prélat fera remis au Nonce du Pape, qu? l’a déjà réclamé, comme étant jurifdiciablè.de Sa Sainteté* II. Pendant que te Roi. Augufte travail* r trife Je U loît à diflîper la Confédération de Varfovîe, Ville Je te»» & à foumèttre fous fa loi la balle Pologne, ptlJ, Je Roi de Suède fait trembler la Ruflîe par le progréZ de lès armes ; Ce Prince bien loin * de fuivre le Roi Augufte comme quelques- nns le croy oient, fit marcher fon Armée Vers Léopold, Capitale de la Ruflîe Rouge, dont C c a il

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La Clef du Cabinet il.ft rendit maîttre parefcalàde la nuit du f. au , 6. deScptembre : il fit palier au fil de l’épée ce qui refifla; en fui te il défendit de tuer & de piller, à càufe que les Magiflrats promirent’de promirent’de payer 360. mille écus pour s’en racheter; racheter; Torite la.Garnifon & un grand nombre nombre de Noblcffc Pplonojfe affe&ionnée au Roi ÀUgû'ftë'fiirerit faits prifonniers, parmi lefquels font le Palatin de Kalitx, Ccmman- d'apt de la P,fa'çç,iës Generaux Befrenu & lCdtnîrsfei, t ^ééi^ue'Iques Sénateurs, On a trpuvé dàns,lâplacc des richcfles immenfes qù’on y avoit fàuvë des Villes, & Châteaux dti y oifitïâgë'j'pürqnles croyait pjusenfeu- rét^‘qi^af!reuf§;,î} f avoit auffi quantité de munitionsfié : bdu4ie & de guerre avec 140. piéces’dd Cajjmg^dpbronîe que le Vainqueur tf Mt ét^yretÆOtiler.j, parce .qu’il en étoit cdnbatàifré', çcîq|iifa't comprendre qu’il veut abandonner défie Place après çn avpir fait rüïtlcr lëè fortifications. J 3 ette. deffi-ji^îqtr ïl'ra,peut-êtm un jour iudiéîabiéX^- , ÇHt^ m d-%car,cette Ville q*ui avoit ufiç; Squale forte dTc a fouvent été l|écüéîl‘dës,^tbtn'ans , & même, des Cofa- quës qui fâ'ffiegtÿéÿt inutilement en 1.648. Éa- Vîlîe ëft.affeV.b^çn bâtie , les rues y font fort lar^s ëj^ptnée d’un Archevêché , qÿe le Pape y fonda en 1361.& ën t yfi 5 .; on y <M‘Wa- un Conçue National ’ de l’âuthOrjté de l'Archevêque, de, Gnefne, Primat de PbtogpçV V', . III. Je ne fipyÇ les co^quêtes que’e Roi de Suede fait dans la Ruffic , ”ind<mntfer'nt des pertes qu’il fajtdefes propres Etats dans Ta Livonie,tat.pùtre la prift de.Deipt.doQt nous pariâmes le mois dernier,les Mî fco- vîtes ■ 368 Tril'e dt Varva.

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des Princes &c. Novemb- 1704. 369 vires fc font encore rendus maîtresdeNar- va * le 20. Août, qu'ils ont prife au troiffé- me aflTaut general, qui leur coûta plus de fix mille hommes: ils paflerent au fil de l’épée l’épée tout ce qui ne put pas fe fauver dans la ForterelTe d’Ivanogorod, & la Ville fut donnée donnée au pillage pendant deux jours, où le Soldat fit un butin confidérable. Trois jours aorés le Czard fe rendit auffi maître de cette Fortereiïe par capitulation , ayant permis aux Officiers & à la Garnifon d’être conduits à Revel ,& dans les autres Places voifines appartenantes appartenantes aux Suédois. ARTICLE VIL Qui comprend ce qui s'ejl paffe de confiderable dans les ISLES BRITANNIQUES depuis depuis le mois dernier. O N prepare les matières qui doivent _ Affaires faire la principale occupation du d,' Etoffe. Parlement d’Angleterre, dont l’Aflemblée eft fixée au cinquième jour de Novembre ; celles celles où le Public fait le plus d’attention , font les différents entre les deux Royaumes ;car on ne voit pas encore que les efprits de part ni d’autrç foient portez à rien ceder de leurs prétentions, pour un bien de Paix. Cependant Cependant cette melintelligence caufcde l’inquiétude l’inquiétude à la Cour, principalement dépuisque le Marquis de Twedale, Grand Commiflàire, & îe Comte de Saerfild Grand Chancelier d’Ecofle, étans de retour en Angleterre , C c 3 * On verrai» défeription de cette Place dans ttclobrtifage i&î, 1 . ont

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La Clef du Cabinet ont inPormé la Reine des fentimens danslef- quels ils ont laiffé les efprits. LeComtede Çromari, Secrétaire d’Etat pour le Royau- tne d’Ecofle a prefenté à S. M. une Adreffe du Parlement, par laquelle cette Princeflè eft priée en termes un peu preffans, d’envoyer à Edimbourg genetalement tous les papiers, & autres preuves concernans l’affaire de la eonfpiration, dont les Anglois ont accufé les Ecoffois. afin qu’ils puîffent examiner cette affaire! promettant de faire punir les coupables, s’il s’en trouve, avec laderniere rigueur des Loix. Mais on croit que la Cour aimera mieux fgire publier un pardon general en faveur des accufez, afin d’éviter que l’é- jamen de ces papiers n’irrite d’avantage ce Peuple turbulent. Cependant on a,relâché fous caution, tous ceux qui ayoient été em- prifonnez à ce fujet. Dépuis la feparation du Parlement d’E- ' 37Q Les ’Ecoffêis fine armer cofle, les Magiftrats de toutes les Villes, en leurs Milices, vertu de \\Afte de Jeureté , * ont fait mettre fous les armes toutes les Milices du Royaume, Royaume, qu’ils finit exercer toutes les femaines; & ont fait diftribuer des fuftls , des épées & des bayonnetes à ceux qui n’en avoient point ; ils difent ouvertement , qu’ils ne prennent ces précautions que pour fe mettre mettre à couvert de la tiranie & du gouvernement des Anglois. II. Sur ce que ta Cour a été informée , que plufieurs Capitaines de Vaifleaux Marchands Marchands Anglois, fous prétexte de porter des Laines en Hollande, faifoientvoile vers les Côtes de France, pour fe faire prendre vo- - • ■ ■ Ion* Emprifon- nement * Voyez Sept. pag- UO. Ocieb. pag. tyS.

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des Princes &c. Novemb. 1704. 371 Iontairement par les Armateurs avec qui ils partageoient le butin , on en a emprifonné quelques-uns pour l'exemple; mais il eftfort difficile de remedier à cet abus; puis que ce n’eft pas d’aujourd’hui qu’il fe commet; car en l’année 1689. & 1690. les Armateur» Flefiingois , prirent de la même maniéré plus de quinze mille pièces de vin ou d’eau de vie fur des Bâtimens François, qui fai- foient route vers les Etats du Nord. Ces eaux de vie & ce vin étoient achetez en France France par des Marchands Hollandoîss & corn-, me il étoit défendu pendant la guerre d’en faire venir en Hollande, ces mêmes Marchands Marchands armèrent plufieurs Câpres, qui fai- loient ces prîtes d’intelligence , & ils en étoient quittes en payant les Droits convenus convenus pour l’Amirauté, dont la vente de ces marchandifes les indemmïoient fuffilan- ment. III. On a auffi emprifonné plufieurs per- fonnes qui débitoient la Lifte des Bâtimens Anglois «qui ont été pris par les François dépuis le commencement de cette guerre, parce qu’on a remarqué que cela netertdoit qu’à faire murmurer le peuple ; & en effet, quelle neceffitc de faire ces fortes de publications? publications? Les interdTez à ces prifes ne les ignorent ignorent pas, & il eft fort inutile dans un Etat bien policé,d’en informer les autres. IV. LaFiote Angloife,Ious le Commandement Commandement de l’Amiral Rook, eft de retour dans Z-'Amiral les Ports du Royaumes cet Amiral a laîf- Rook dere- fé dans la Riviere de Lisbonne vingt-cinq tour. Vaifléaux de guerre des deux Nations» fous la conduite du Chevalier Jean Lacke, qui après qu’ils auront été radoubez, veilleront C c 4 àla

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372. La Clef du Cabinet. à la fâreté des Côtes de Portugal pendant l’hivtr , & favoriferont le commerce de Portugal Portugal & de la Mediterranée. Moniteur Rook a rendu compte à la Reine de ce qui s’étoit paffé dans le Combat Naval, & a reçû ordre ordre d’en drdTer une Relation fincere. pour la prefenter an Parlement lors qu’il fera af- femblé. ARTICLE VIII. Contenant 'ce qui s'ejl palje de plus confide• table en HOLLAND E& aux P A ISBAS ISBAS dépuis le mois dernier. L y a déjà quelque tems que le Marquis Marquis de Mirmont eft arrivé à la Haye où il a de frequentes conférences avec les Députez des Etats Generaux des Provinces Unies, & les Miniftrcs d ? Angleterre & de Savoyé , où l’on a délibéré principalement des moyens de faire palier en Piémont quelques mille François réfugiez, pour le fecours de Mr.leDuc deSavoye, qui feront commandez commandez par ce Marquis. Ce fecours fera un peu plus difficile à introduire en ce Pars là qu’il n’étoit avant que les François fe fuflent fai- fis de la Vallée d’Aourte, parce qu’on ne pourra plus le faire paffer par la Suifîe. II. On a tiré de Maflricht, de Cologne & de Bonn quantité de munitions de guerre & autres chofes deffinées pourun fiege,qu’on a mis dans des Barques qui remontent le Rhin : on allure toujours que c’eft pour le fiege de Trarbach, dont le Baron de T rogné aura la dire&ion. III. Quelques infiances qu’-ayent pù faire 'I les

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des Princes &c. Novemb, 1704. 373 les Anglois pour engager les Hollandois à d'inurrow une nouvel le interruption de tout commerce pre le ceoh avec l’Efpagne & la France, ils n’ont pa s mer ce. pû s’y refoudre, à caufe du préjudice qu’ils en recevoient, principalement pour ce qui regarde regarde le commerce des lettres de change dont les Banquiers de Gencve & de Suifle s’attiraient tout le profit, IV. Le General d’Obdam, qui aban- General donna l'Armée Hollandoifea la Bataille d'E Obdam ju- keren en Î703. a enfin juftifié fa retraite contre lefcntiment delà Ville d'Amfterdam, & des Provinces de Gaeldrcs, d'Utrccht&dc Groningue;qui foûtcnoient qu’il y a voit de la lâcheté dans fa fuite ; mais la Sentence qui a été rendue juftifié parfaitement fa conduite; on ne parle pourtant pas de lui donner encore de l’emploi. Mr. l’EleâeurdeBavierearriva le premier Mr.l’Elec * OSobre à Bruxelles, où il fut reçû avec de teur de Ea- grandes acclamations & les ceremonies ac vitre arrive coutuméesi Mr- l’Elcâeur de Cologne fon à Bruxelles. frere.qui avoit été à fa rencontre jufques à Sedan, a auffi refté quelques jours à Bruxelles, Bruxelles, après quoi il a repris la route de Lille en Flandre, où il fait fon féjour depuis quelques quelques mois. S- A.E-de Baviereafait la vifite des Lignes & des principales Places de la frontière frontière , dont il a paru être trés-fatisfait. V. Les Armées départ & d’autre ayant confommé les fourages, fe font éloignées les Armées pour cantonner, en attendant la répartition cantonnent, des quatiers d’hiver. On a fait un détachement détachement decelleduSr.d’Owerkerken pourailer faire le (ïege de Trarbach avec 3000. Anglois que Milord Marlborough a détaché de la lïcnne ! V I, Les

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La Clef du Cabinet Troupesdt- VI. Les troupes Hollandoifes deftinées fiinéepour U pour lcPortugal, ne firent voile des Côtes de Portugal. Hollande que le treize Oâobre, pour aller joindre le Convoi Anglois à Spiteatht de maniéré que ce fecours ne pourra arriver à Lisbonne que pour entrer en quartier d’hiver. VII. Le 12. du même mois on fut fort Partisan allarmé à Cologne d’un bruit qui s’y repan- ia Croix, dit, que leColonel la Croix, fameuxParti- l'an, avoit formé un nouveau deffein, pour enlever le Prince de Saxe Zeith, Evêque de Raab avec l’Elcâeur Palatin, lors qu’ils fe- roient à la chalîe à Bensberg : fi ce Parti- fan avoit réüfli dans fon entreprise, il fe fê- roit amplement vangé du chagrin que les Magiftrats de Cologne lui donnèrent il y a quelques mois. * 374 ARTICLE X. i Çià contient les wariager, y la mort des Princes Princes if autres perfonnes Ilujlres. On Altefle le Prince de Rinsfeldsaépou- félaComteffe de Lewenftein fa parente au fécond degré, dont le Pape Fa difpenfé. Mr. le Prince de Courtenai époufe la foeur de Mr.le Comte de Vertus, veuve & trés- riche heritiere d‘un Seigneur Portugais. Le Duc de l’infantado a époufé la fille du Comte de Hernannunnez, fille d’honneur de la Reine d’Efpagne. Le Patriarche des Maronites, frere du Prince de Mont-Liban , eftmorr, comme il a été plus amplement remarqué à l’Article d’Italie. * Voyez Août page 1J4* Mariages, S Morts.

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des Princes &c. Novemb. 1704. qjf Le 10. Septembre l’Abbé Sinibaldi Secrétaire Secrétaire d’Etat du Pape, mourut à Rome. Don Fernando Manuel, Archevêque de Burgos, mourut le même mois dans fon Diocefe. Le Prince Léopold de Hefïe Cartel, fils du Landgrave de même nom, eft mort à Stugard d’une fièvre continue. Le General Robart , habile Ingénieur , mourut à Zell à la mi-Septembre, dont il étoit Commandant. Le Sr. de Zurlauben, Colonel d’un Régiment Régiment Suifle aufervice de France,eft mort à Ulmcde fesbleflures. Mr. de Roquelaure fit le Marquis de la Bcaume, fils du Maréchal de Tallard, font aufli morts de leurs bleflures à Strasbourg , ce dernier expira le 20- Septembre. Le Comte de Çoigni . Lieutenant General General , Gouverneur & Bailli de Caïn, mourut mourut le 10. Oâobrcau Camp de Coningsma- keren proche de Thionville, d’une efqui- lancie. Le Marquis de Grignan eft aulïi mort à Thionville de la petite veroPe. Jean Baptifte-Armand de Rohan, Prince de Montauban, mourut le q.OctobreàBric Comte Robert. Jaques Henri de Durfort, Duc de Duras, Pair, & premier Maréchal de France, Gouverneur Gouverneur du Comté de Bourgogne, fit en particulier particulier des Ville fit Citadelle de Befançon , mourut à Paris le 12. Octobre; il fut fait Maréchal de France en 1675-. ayant pour lors fo. ans. Il y a quelques années que fon âgeneluipermettoit plus deparoîtreà la tête des Armées, & s'il eu faut croire Madame Madame

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ha Clef du Cabinet 311 de Touloufe, avoir paru à la hauteur de Malaxa, Malaxa, &faifoit route vers nous, ou tint con- feil de guerre à bord de l’Amiral Roock,oùil fut refolu d’aller à leur reucontre, après avoir tiré mille hommes de Marine de Gilbraltar, pour renforcer les troupes que nous avions à bord. Nous aperçûmes le 13. fur le midi la Flore Ennemie à l’OiicftduCapde Malaga , prenant le large , & nous mîmes toutes nos voiles au vent pour lès joindre , mais nous n’en pûmes aprocher que le lendemain marin. L’Ennemi fe rangea en bataille pour nous recevoir, avant jr. Vailîeaux &14. Galcres. Ils étoient forts dans le centre, mais ajfex, foibles en front, ée derrière ; cependant ils diftribuoient dans ces deux endroits la plupart de leurs Galères, pour fupiécr à cette foiblefle. Mr. de Touloufe droit au centre avec l'Efcadreportant pavillon blanc, TEfcadre blanche & bleue formoit l’avant-garde,& l’avant-garde,& l'Efcadrebleu’éétoit àl’afrierè- garde. Nôtre ligpc confiftoit en f j. VaiflTeaux, mais l’Àmiral ordonna à l’Iroudelle, au Penterre’, au Larck,aaNeupott,& à deux Brnlots , de s’éloigner un peu du gros de la Flotte, pour faire quelque diverfionanx Ennemis , en cas qu’ils vieflent à percer nôtre ligne. Après cette difpofitiou nous allâmes aux ennemis en ordre ordre de bataille, Scie lignai étant donné; le combat'commença fut les dix heures du matin; matin; il continua avec beaucoup de vigueur jof- ques à deux heures après midi, que les Chevaliers Chevaliers Schowel & Lacke, mitent l’avangarde des ennemis en déroute , leur arriere-gardé plia aufli fur le foir devant l’Efcadre Hollan- Hoifè. Cr-

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37$ LaClefduCab.desPrinc.&c. Nov. 1704 dame des Houlicres, on n’a que du mCpris pour la vieiltefle. Etres inanimez , rebut de la nature , Ha ! que vous faites d'envieux, Le tems , loin de vous faire injure ; Ne vous rend que plus précieux. Qn cherche avec ardeur une Médaillé antique, antique, D'un Bufte, d'un Tableau , le tems haujfe le prix , Le voyageur s'arrête à voir l'affreux dé- iris " D'un Cirque , d’un Tombeau,d'un Temple magnifique ; Et< pour nôtre vitilleffe , on ri a que du mi- pris. F I N.

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TABLE DES ARTICLES Du mois de Novembre 1704. Article I. Efpagne & Portugal, psg. ^tp Relation du Combat Naval. Lettre écrite de Paris à ce fujet. Article II. Fïçnce. Lettre fur les affaires des Sevenes. Lettre du P. Hommey à l'AmbaJfadeur de Venife. Article III. Italie. Article IV. Suiffe. Lettre du Marquis de Puijieux. 35-0 Lettrefur un projet de Paix generale. 35-4 Ar t i C L E V. Allemagne. ArtiCleVI. Pologne. Ar t 1 C L E VII. IJles Britanniques. 369 Article VIII. Hollande Pais Bas. 371 Article IX. Mariages & Morts des Pcrfonnes llluflres. 3 2r 3 î 6 330 ib. 334 34i 349 360 366 374

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des Prinecs&c. Novemfa. 1704- 313 . Cependant comme leur Corps de bataille croit très-nombreux, & que plufieurs VailFcaux de la divifionde nôtre Amiral, &de celles dqs Vice-Amiral Bings & Contt’Amiral Dilks , furent obligezdefort.it de leurs lignes faut* de poudre. , le plus fort du feu de l'Bnnemi tourna alors contre le Vaifleau de nôtre Amiral} Amiral} & contre le St. George & le Schrewsburi; ce manquement de munitions étoit provenu de ce qu’on en avoir trop dépenfé devant Gibraltar, Gibraltar, chaque VaiflTeau en étoit pourvu avant le Combat pour tirer a;, bordées, on en auront eu efFc&ivement aflfez , Ci l’on avoir pû abos- der la Flore Ennemie d’au/fi prés que aôrre Amiral en avoir deffein» cependant il n’y eut pas un Vaiffeau de ceux qui combattaient qui n* manquât de foudre ayant la nuit. , La Bataille finit avec le jour, que l’Innq- mi fe retira faifant remorquer fes Vaiiïcaux par fes Galeres, la nuit fuivantc le vent tourna au Nord & le matin à l’Oüeft, de forte que l’Ennemi avoir le vent fur nous , les deuxFlq- tes refterent cependant foute la journée à trqit lieuës l'une de l'autre réparant là chacune, autant autant qu’il étoit poflible, U dommage qu’cllçs avoient reçû:& la nuit fujvante celle des Ennemis Ennemis fit toute vêts le Nord. Le af. au matin l'Ennemi vint ^ 4> < S- lieues au défia* du vtn,t de nom ; mais un peu avant midi il s’éleva un vent frais d’Eft, qqi nous poufla vers eux jufquçs à quatre heures après midi ; cependant comme il étoit trop tard pour en venir à H* nouveau Combat , nous paf- lâmes outre , êcfifmes voile toute la nuitvess le Nord. Le 1 6. à la pojute du joue, le vent étauf encore à l’Eft avec un petit brouillard > nous Z 4 n’a-

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3 14 La Clef dit Cabinet n’aperçûmes point la Flotte Ennemie, îccor»- mc on croyoit qu'ils «voient pris la route de Cadix, nous fifmes route vers l’Oüeft pour les fuivre; mais fur l’avis qu’on eut deGilbraltar '& des Côtes de Barbarie , qu’ils n’avaient pas fajfé le Détroit, nous jugeâmes qu'ils avaient été fs maltraitez., qu’ils ne penfoient plus qu’à retourner à Toulon ;iî cela eft, ils ne pourront rien entreprendre cet hiver contre Gilbralrar > ni envoyer aucun fecours à Cadix, & encore moins infulter les Cotes de Portugal; & s’ils ^veulent avoir des Vaifleaux fur l’Océan > ils feront contraints de leur faire palier le Detroit en hiver. Nous n’avons encore aucunes particularité/, de la perte des Ennemis, mais le Marquis de Villadarias, qui marche avec [on Armée pour aller affîeger Gilbraltar, a écrit au Prince de Darm/ladt qui commande dans cette Place , pour lui donner avis que les François nous avoient brûlé S. Vaifleaux, pris 1 6. 3 c coulé fept autres à fonds, mais qu’il avoüoit qu’ils en avoient perdu quatre & uneGalere, cependant il eft confiant que pendant le Combar, nous avons vu couler bas deux Galeres, & un grand nombre de leurs Vaifleaux fi délabrez, qu’ils étaient obligez de les faire remorquer par leurs Galeres. De nôtre côté nous n’en avons pas perdu un de ceux de Sa Majefté, & les Hoir landoîs n’ont perdu que l’Albermarle de 64. pièces de Canon, qui fauta en l’air, d’où l’on ne put fauver que neuf hommes de l'équipage , & l’Amiral Calembourg qui le montoit i les Angloisontcu 691- hommes tue/, parmi lef- quels il y a deux Capitaines, te 166; bleflez dont }. Capitaines font dü nombre: les Hollan- . homi doisont eu mes tuez & 168. bleflez , fiji*

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des Princes &c. Nbvemb. 1704. 3Jf foirant la lifte qu’en a fait l’Amiral Calem- bouig. - Cette Bataille eft d’autant plus glorieufe aux armes de SaM. que les Ennemis avoient cent pièces de Canon plus que nous, que leurs Vaifteaux étoient farts beaux, fortis depuis pet* de leurs Ports, qu’ils étoient mieux munis que les nôtres, fans parler du fervice que leur renvoient renvoient leurs Galeres, mais nous avons furmon- tc ce defavantage » par la bravoure & la fage conduite de nos Officiers, & le courage intrépide intrépide de nos Matelots. Après avoir pourfuivi la Flotte Ennemie les Xf. 16- & 17. Août pour l'engager *un nouveau Combat, fansy avoir, pû réiijftr , nous relâchâmes relâchâmes à Giibtaltat , où nous avons débarque 2.00®. h. de marine, avec 48. pièces de gros Canon, outre les cent qui y étoient delà , Sc toutes les provilions ncceflairesà laconferva- tion de cette Place; nous repaflames enfoirele Détroit le p. Septembre, afin de reprendrela route d’Angleterre & de Hollande, à la refer- ve d’une forte Efcadre qu’on laiflera pour veiller veiller à la fureté de Gilbraltar, Sc des Côtes de Portugal. Nous avous déjà recueilli le fruit de nôtre viéloire, puis quenous lailTons zooo.h. dans GtCbraltar ,parce quenous aurions abandonné cette Place, fl npus avions perdu la bataille. V. Ce n’étoit pas fans raifon que nous dîmes le mois dernier, * que lesAnglois & les Hollandois nous fourniroient quelque Relation du Combat Naval, qui nous ap- prendroient des circonftancçs que celle qui étoit * Voyez OBobre page zjj .

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LA C L h r DU CABINET DES PRINCES DE L’EUROPE, Ou Recueil Hiftorique 8 c Politique fur les matières du tems. Contenant auffl quelques nouvelles de Littérature Littérature & autres Remarques curieufes. AOUST 1704, Imprimé Chez JACQUES LE SINCERE, à l’Enfeigne de la Vérité. M. D. CCIV.

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Z,a Clef du Cabinet 5 , née; on ne doute pas que ces deux Cours ,, ne pefent 8c n’examinent laconféquence de cette menace, qui ne peut produire qu’un très bon effet pour les interets du Roi Châties, Châties, un des principaux de fa Cour m’afTu- ,, ra dernièrement, que Sa M. C n’ofant pas écrire avec une pareille fermeté , fe con- tentoit de fupplier la Reine de la Grande Bre- ,, tagne & les Etats Généraux , de lui envo- ,, yer les fecours ncccflaires pour conduire à ,, une heureufe fin le grand ouvrage qu’ils „ aroient commencé, mais qu’en meme rems il ptioit nôtre Roi, d’appuyer fa demande » par de plus fortes raifons. L’Amirante de Caftille eft allé joindre les deux Rois à Santaren, fon départ de ,, cette Ville a fait plaifirà ceux qui n’aiment pas la guerre, parce qu’on le regarde comme comme le principal auteur de celle d’aujour- „ d’hui. & je vous avoue, que fi les affaires ,, tournoient mal, il auroit lieu de craindre ,, le refTentiment du peuple, dont il n’eft ,, pas fort aimé : cependant il »■ fi bien fçu s’emparer de l'efprit du Roi, qu’on vient de m’aflûrer qu’en fa confideration Sa Ma- jeftè écrit à la Reine d'Angleterre, pour la ptier de rapeller le Duc de Schombcrg , avec qui Mr. l’Amirante eut dernièrement unedif- ,, pute qui fut pouflee jufques aux invectives; ,, comme je n'erois pas prefent à la querelle, ,, j’ai de la peine à croire tout ce qu’on m’en a dit, parce que!e« expteffioos dont on s’eft ,, fetvi en m en failanr le raoort , ne conviennent conviennent point à des gens de ce carafterei trouvez trouvez bon Mr. que ;e les pâlie fousfilence, & que|efioi(Te ma Lettre en vous affûtant que je fuis , &c. »> > > » 1 » >8 ** ai >» i» » i) y* v ARTI-

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des Princes Août 1704. 83 ARTICLE III. Contenue et qui s'efi pajfé de tonfiierable en FRANCE dépuis le mois dernier. I. 'T'Oute la France a été en joye X dernier , à l’occafion de la r d’an Pnnee , dont Madame la Ducheflè de * Bturge- Bourgogne accoucha le if . du mois de Juin , gne accou- vers les y. heures du foir; dés qu’il fut né, ch* d'un le Roi le nomma Duc de Bretagne, & le frince» Cardinal de Coalin, Grand Aumônier de France, l’ondoya conjointement avec le Curé de Verfailles, en prefence de tous les Princes du Sang, du Nonce du Pape, & de plulieurs Minières: fur ce que quelques, uns de ces Meilleurs dirent,que cette naif- fance alloit donner bien de la joye i Mr. k Duc & à Madame la Ducheflè de Sa- voye , le Roi dit que ce Prince n’avoit pat affez de naturel pour fes propres enfans, pour être touché de tendreflè à la naiflance d’un petit fils; que d’ailleurs il refpeâoit fi peu leCaraâere d’Ambafladeur.ayant corn tre le Droit des Gens, traité le lien & celui du Roi d’Efpagne , plus indignement que n’auroit fait un Prince Barbare, que l’Europe l’Europe ne feroit pas furprife, s’il ne lui en- voyoitpasanoncer la nouvelle de cette naif* fance ; Monficur le Nonce prenant la parole, parole, offrit de faire favoir à Leurs A. R. de Savoye cette naiflance, li Sa Majeflé vouloir vouloir le lui permettre i Madame ia Ducbeffe de Bourgogne vous en fera obligée, répondit le Roi. Dés que le jeune Prince fut cnmaillotf, le mois naiflance Madame le

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84 La Clef du Cabinet le Roi lui mit le Cordon de l’Ordre , & Madame la Maréchale de la Motte, Gouvernante Gouvernante des enfans de France, en pnt pofleffion, & le porta dans fon appartement, appartement, fa Chaife étoit entourée de quatre Gardes du Corps, que le Maréchal de N«ailles a choifi pour la garde de ce Prince. Prince. Enfuite Sa Majefté envoya ordre au Cardinal de Noâ'lles, Archevêque de Paris, Paris, d’en faire chanter le 7 e Deum. Voie? la Lettre de Cachet écrite à ce lujet. \jfOn Coufinfa nouvelle & finguliere be- sSlMtdiBion qu'il a plû à D ieu de répandre fur mon Régné, par la ndijjance du Prime , que ma petite fille la Ducheffe de Bourgogne vient de donner à la France, ejl une des mar • que s les plus vjibks quë Paye encore refûè de. fa proteilion. J’y fuis d'an tant plus fenfible, qu'elle ejl feins exemple dans aucun des Rois mes Pre'decejfeurs , & qu'elle perpétué le bonheur bonheur de mes Etats , par cette longue fuite £jf fucceffion de Rois qu'elle leur a (Jdre ; c'ejl dans les fentimens de la jufie recoimotff-mce que j'en ai, que je crois ne pouvoir ajfez tôt en rendre à Dieu les aélions de grâces qui lui font düës ; & je vous écris cette Lettre, pour vous dire que mon intention ejl. que vous faffiez chanter le Te Dcum en l'Eglife Métropolitaine de ma bonne Ville de Paris, au jour & à l'heure que le Grand Maître, ou le Maître des Ceremonies Ceremonies vous dira de ma part: Je lui ordonne d v convier mes Cours, y ceux qui ont accoutumé accoutumé d') ajfijler. Sur ce je prie Dieu qu’il ■vous ait , mon Coufm, en fa fainte £5* digne garde. garde. Ecrit à Ver failles le 2f- Juin I 704. Signé, LOUIS, & plus bas 1 helu’EAüx. Lettre de Cachet, r-

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des P r inet S &C. Août 1704. 8 f Ce 7 e üettmfin chanté à Nôtre-Datne le F eu 27. do même mois, en la maniéré accofitu fice de U vil niée ; le foie il y eut un très beau feu d’ar le de Paris. tifice devant l'Hôtel de Ville; on voyoit au haut 4e la décoration, la Ville de Paris, q u i offroit fon cœur au ÇieJ, en reoonnojfiàn - ce dp bienfait qu'elle venoit* d’en recevoir ,& on lifoitcesmotsfur lepied d’eftal. VOTUM U R BIS. On tâcha d’exprimer fes fentimens de joÿe & les vœux qu’elle faifoit pour la félicité du nouveau Prince, par ces quatre vers. Digne fang des Bourbons, mire chere Ef- feram e, Sous le plus grand des Rois , vient affermir la France , Et marchant Jur les pas de fes Nobles Ayeux , Vient apprendre à loijir à gouverner eom ■ me eux. Dans les quatre façades de la décoration il y avoir un cartouche, deux defqucllescon* tenoient chacune une devife. Celle qui regar- doit l’Hôtel de Ville, reprelêntait l’éternité, quipréfentoît au Roi Monfieur le Dauphin, Moniteur le Duc de Bourgogne, h Moniteur Moniteur le Duc de Bretagne, avec ccs mots tirer du Pfeaume 131. 7 es arrierei neveux régneront après toi. Dans la façade oppofee, l’on avoit re- pretenté les quatrepartiesdumonde,offrant leurs hommages aux Princes qui environnent environnent

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U la Clef du Cabinet nent fonTrône, avec ces parole* du Pfeau- me 43. 7 u feras en Uus lieux refpeâer leur Empire. Empire. On voyoit pour dtvîfè à !â fajade du côté de la rivière, de* rejetions d'olivier, qui s’éievoient autour de la tige d’où ils étoient fortis ; l'on choifit pour l'ame de cette Devife, ces paroles du Prophète Royal* tirées du Pleaume 119. Le Ciel bénit ainft eeux qui fuivent les Loix. L’autre Dcvîfe, que l’on avoit peinte au milieudc la fsçade oppofée, étoit un Jeune Arbre planté le long do courant des eaux qui promet des fruits dans fa faiion, & pour l'ame de cette De vife, on lifoitees paroles du pre- mier Pfeaume. Il produit en Jon tems , des fruits dignes de lui. Pendant trois jour* les boutiques furent fermées à Paris,& les illuminations furent générales ; tous 'es Corps & Communautcz de cette grande Ville, ont fignalé leur joye particulière, par des 7 e Deum qu’ils ont fait chanter dans differentes Egliles, par des feux d’artifice &autresilluminations. il n’y a point de Province ni de Ville dans le Royaume, où les peuples, à l’envi les uns des autres, n’ayent donné des marques d'une véritable jove pour cette naiffance;ellea retenti retenti JufquesfurleMont Parnafie, d’où l’on a vû éclore plulieurs pièces de P< ëlie, les uns meilleurs que les autres ; voici un Sonnet Sonnet fait à cette occalîon, quiaeu plus d’approbateurs d’approbateurs que de critiques. Btniffns ce grand jour, dont l'heureufe sn-

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des Princes &c. Août i 704. influence. Du fein d’Adélaïde * a fait germer nos Lys, Puiftant Monarque, enfin vos voeux font accomplis , Du Prince dejiré vous voyez, la naiffance. Quelle douceur pour vous, quel bonheur pour la France, Dans la fleur de vos ans, de gloire fi remplis. Du nom de Bifayeul ces ans font embellis. Telle efi de vos vertus la jufte recompen~ fe. 87 Vous faites ici bas nôtre félicité, Vous la faites encore de la Pofterité. Quand vôtre Augufte fang pour elles’e’ter- mfe. Vivez, le Ciel n'a point borné de fi beaux jours, Grâce, que fur la terre au jufte il a promise, promise, Heureux qui prés de vous en pourra avoir le court, Monfcigneur le Dauphin & Monfèigneur indifférence le Duc de Bourgogne écrivirentaoDuede du Duc de Savoye, pour lui faire part de l'heureux ac- savoye /ur couchement de Madame la Ducheiïe de cette natf Bourgogne; ce» lettres lui furent portées à tance. ion Camp de Crefcentin par un Tromper - 1 te du DucdeVendôme, s’il en faut croire le raport du Trompette, ce Prince fut trés-in- different à cette nouvelle, Ae dit (împlcment, qu’il n'avtit aucune réponfe à faire. Le 7. Juin Sedi Mehemet, fi s d’Hadgi Muftafà Envoyé de Tripoli, prefenta au Roi Vers Arabes * C'tft le nom de kfadamt de Bourgogne, i

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La Clef du Cabinet Roi des Vers Arabes, écrits en lettres d’or fur la naiffance de Mr-le Duc de Bretagne, qui ayant été interprétez par le Sieur de la Croit , .les penfées furent trouvées d’ùn très- bon goât. II. Nous dîmes le mois dernier, que le foulevement des Sevenois étoit aflbupi; leur accommodement étoit en effet réglé, mais dans le tcriis qu’ils dévoient mettre bas lés armes, & accepter l’amniftic que le Maté, chai de Villars leur offroit de la part du Roi, il y dï fun enu des difficultés q ui ont rompu rompu les mefures qu’oit avoit prifespour rétablir rétablir le calme dans cette Province. Vpjcâ unë lettre écrire par un Profeffeurde l’Univerfité de Montpel'içr à un de les amis à Paris , Doélcur de Sorbonne, dattée du iy. Juillet fur cette matière. Monsieur et tre’s intime Auy. , 88 V. no4s watryiai dernièrement, que nous étions à la veille de voir finir les malheurs malheurs publics dans cette Province, pat l’amnillie generale & fans referve , que le Roi avoit eu la bonté d’accotder aux Re» •3 »? 91 11 „ belles, en effec tout paroilfoir difpofcàun „ accommodement,il y eut une fufpenfion d'ar- „ ous, qui fut exaélement obfervée de paît „ & d’autre pendant quinze jours •• les troupes j. du Roi & les Camifards, buvoient &coa- ,, verfoient eplemble, comme Camarades , les habitans des Villes voifines & de la cam- alloient dans le camp avec fûreté, ,, pagne ,, plufieurs Bourgeois ont affifteà leurs prié- ,, res, Monfieur F. nôtre bon ami , fut du nombre * Voyez Juillet )!■

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des Princes &c. Août 1704. 89 nombre de ceux que 1a feule curiofitéyat- “ tira ; à fon retour il me die qu’il avoit été “ furptis d'y voir un fï grand nombre d hommes bien faits, de bonne mine, & bien armera “ il entendit les difeours qu’un d’entt’eux , (qu'il croit être un Miniftre) fit à-dette «t troupe, furla fidelité qu’ils dévoient à Dieu «c ci «( Sauveur, lors qu’il commanda de-réhdre à Cefar, &à Dieu ce qui leur appartenoit: on y chanta enfuite lePfeaume 114, Diltxi h quonium exaudiet Dominus &c.. vous jugez bien que ce ne fut pas en Latin , comme nous faifons aux Vêpres des morts ; mais ‘‘ que ce fut en Langue vulgaire, Scfaivaatl» verfîon de Clement Maroc, Le nommé Cavalier, l’un des Chefs de cette révolte, âgé de it. à n. ans , avoir « jufques là paru leur feul Médiateur pour cet accommodement, mais Rolland, un defes ci Camarades de fortune, voulut aufli avoir il parc à cette gloire , & peut être partager les grâces de nôtre grand Monarque; ce fut * £ pour cela qu’il écrivit à Mr. de Villars , « pour lui demander un fauf conduit, & des orages; on les lui accorda,&s’étant aboli- “ chc avec ce Maréchal, il lui fit comprendre comprendre , que pour a(loapir entieremenc les ttou- b es de la Province , il falloir qu’il fe donnât la peine d écrire au Roi, que ceux qui avoienteule malheur de prendre les armes, impioroient la clemence & le pardon de Sa Maiefté, & la fupplioienr avec un tefpeéf très profond, de vouloir affranchir des Galères, Galères, ceux de leurs parens & amis, qui y a voient éré envoyez par les Intendans, pour ,l la feule occafion de Religion; que fi Sa Ma cs «< « d €É U U le (( <( (( « U „ jefté G

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ço La Clef dit Cabinet „ jefté avoit été formée de la manière dont la plupart de fes Sujets avoicpt été traitez, ,V fans avoir commis d*autre crime que celui de prier le vrai Dieu, Créateur du Giel & de » la Tetre, félon les mpuveroens & les lumières lumières de leur confçicnce : Bile o’auroit pas autorifé ces mauvais ferviceurs de l’Etat, qui n’ont travaillé qù’à s’enrichir des dépouilles dépouilles d'une infinité de Familles, qu’ils », ont f«it périr fur les échafaux, relégué pour toujours dans des Galères, où l’on les a confondus parmi les plus indignes feelerats, n ou enfin contraints de fe fauver pour aller „ chercher du pain chez les Étrangers, & même même chez les ennemis du Roi , qui s’en fer- r, venr :- ptefentement comme d’infhumCns, pour détruire, s’il leur étoit poflible, le plus Soudant Royaume de l’Europe. ,, jenefçaifi Mr. le Maréchal fit une jufte ,> relation de cet entretien à Sa Majefté; mais au moins cft il certain, que peu de jours ,, apres it reçût ordre de la Cour, de termi- „ net encierement cette affaire, à la fatisfa- âion de Rolland & de Cavalier ; cependant, le démon , qui fe plaît toujours dans le trouble, trouble, fe mit en Campagne pour rraverfer cet , accommodement. Il arriva dans ce même tems, trois per- founes qui vinrent d’Hollande par laSuiffe & pat la Savoye, l’un dcfquels croit dégui* ,î lé en Cptdelier , & fous de faux Certificats ,, qu’on avoir fabrique à Turin, alla lourde ,, Couvent en Couvent (ous fa route, ou fous ,, cet habit, il ptenoit langue dans tes endroits , où il paffoit, les deux autres fe difoient \ Marchands de Neufchâtel , qui alloient à Touloufe fc faite payet de quelques lettres » >» » O >1 « 51 51 15 * 11 11 >5 55 >5 de

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des Princes Çj’c. A oût 1704. Je change citées par un homme qui avoic fait banqueroute, & furprirenc unPafléporc “ à Lion, qui peut-être étoit de là même fa- ** brique que les Certificats du prétendu Cor- delier: le Gouverneur du St. Hfprirlcur donna donna une Efcorce de huit Soldats arec- un Ser- ‘‘ gent, qui les accompagnèrent proche de Nîmes. « ■ Ayant pris aiqfi leurs mefures, ils arri- * yerenc parmi les Fanatiques, qu’ils trouve rentdanslarefolutioo de rendre leur condi- '< tion meilleure, en acceptant le pardon qui *e leur avoir été offert ; ils a'aublicrcnt tien de ‘ tout ce qu'ils cturent capable de rompre leur « deiTeio; ils s’adrefîerent pour etc effet à un «* nommé Ravanel.. foldar de fortune , qui s’étoit jetté parmi eux pour profiter du pillage; pillage; ils lui firent comprendre qu’il avoit la plus belle occafion du monde pour faite *« fa fortune; que fi Cavalier St Rolland trai- toient leur accommodement, il ne devoir « pas pour cela abandonner un fi grand nom bre de braves gens; que l’Angleterre £c la ( r Hollande leur eovoyoicut un feeours con- fidérable d’hommes .d’armes, de munitions 4 * & d’atgent;que le Duc de Savoyc deftinoit 8. à 9000. hommes pour carrer en Dauphi- «c né par le pont de Bcauvoifin, afin de pêne- ci trer dans le Vivatés, que toutes les promef. « fes qu’on leur faifoie, n’étoient que des il- “ lufions; qu’ou n’avoic querrop experimen- ‘c té le peu de cas qu’on devoir faire des pro- ‘c méfiés de la Cour de France, que fi l’on y •« avoic fi peu d’égard pour la foi d’une infi- cité d Edits, d’Atrêcs & dé Déclarations, “ qui leur avoieot été accordez fi folemnel- “ Jcnient, on pouvoir juger de ce qu’on dc- »> voit 9 * « U •1 a U U et ii- t 4 K e>

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La Clef du Cabinet voit attendre de l’effet d’une (impie pro- tneffe vetbale, faite par un général d’Ar- mée, au nom du Souverain, qui peut-être en peu de jours n’autoit ni Commandement, „ ni authoïité;qu’il n’ignoroit pas que la „ maxime des Jefuites, (qui ont un empire ,, abfolu fur la confci'encc de tous les Princes Princes Catholiques de l’Europe) conforme à cel - ,, le de Machiavel ,deThucidtde& de Salttfte, étoit de ne pas garderie foi à ceux qu'en regarde regarde peur hérétiques : qu'il n'y a rien d'in- ,, jufle lors qu'il eft utile, & que quel crime qu'on commette , tout eflpermis de conjerver ,, la domination: ils alléguèrent plulieurs au- ,, très traits d’hiftoire fur cette matière; en- ,, fuite ils reprefentetent à tout le peuple qui ,, étoit prefent,que lestoües & les gibets les artendoient, taoten f tance qu'en Efpagnc , que ceux à qui on n’ôteroit pas la vie, fe- roient envoyez pat grâce dans les mines du ,, nouveau monde, pour y travailler avec les Mores & les Efclaves, & enfin ils conclurent „ qu’ils ne dévoient écouter aucun accommodement, accommodement, dans la fituation où ils fe trou- ,, voient, qu’on ne les eût rétablis dans les „ droits, libertez, prérogatives & privilèges qui leur avoient été accordés par l’Edit de Nantes , que d’ailleurs ils dévoient procurer à eux & aux Catholiques qui s'ëroient joints à eux, la diminution des impôts exotbi- „ tans, dont ils étoient également accablez en cems de paix comme en temsde guerre. Cette Rethorique eut l’effet que l’Orateur s’en étoit promis ; car non feulement il ,, retint dans la Rébellion ceux qui s'y étoient >• engagez ; mais aufii elle potra Cavalier & 5 , Rolland de renvoyer les Otages qu’on leur ,, avoic donné & de les retirer leurs. 9 l » ti )> », »> >> » 55 > J >5 5 » »5 5» 5» 15 M V

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G) «> on des Princes &c. Aoflt 1 704- Les deferdres ont commencé ceuc de nou- “ veau, on fe prépare cependant à les rédui- te par la force, puis qu’on n’en peuc pas venir about par la négociation; Je fouhai te que nous puiffions bientôt voir la fin de que le Seigneur regardant fon Eglife avec des yeux de mifericorde , la fade triompher de fes ennemis , 5 c lui « donne une paix tranquille. Cavalier qui a toujours agi de bonne foi « dans la négociation de cet accommodement '< n’a pas laiué de faire tous fes efforts,pour “ porter ces gens là à accepter l'&maittiequi leurétoitofferte,&à diflîpcr les ombrages qu’on leur avoir donné, mais n’ayant pû en venir entièrement à bouc, il n’a pas “ laide de faire fa paix, & de patfer au fer- ‘‘ du Roi avec fon frere , & cent “ 93 >< «c (< ces malheurs, & u u 11 ii vice vingt-fepr de Tes amis- Sa Majefté l’a fait Lieutenaot Colonel, avec brevet de Colonel, “ & fon frere, qui n’a que ij. à 14 ans, & “ quiparoit un déterminé, a eu une Commif- fionde Capitaine; ils ont cous pris la rou u re d’Allemagne, allant engaroifonau vieux Btifac , efeorrés de cent Dragons ; nous « avons fçû que dans tous les endroits où ils padent, on y taie défenfe fous peine delà vie de les infulter ni outrager, pas meme de les apeüer Fanatiques oiCamifards . & l’on met toujours une forte garde, dans les endroits où ce Chef eft logé ado de met tre fa perfonne cq feurecé contre les inful- <• tes du peuple. Je viens d’apprendre que le Duc de Savoye avoic faic embarquer à Ville-Franche çoo. FrançoisReligionaires, la plupart Officiers, fui lui avoienc été envoyez de Hollande ; «C <c (C u ‘c si Cf (C

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La Clef du Cabinet on allure qu'ils veulent faire defcente fut „ nos Côtes ayant des armes & des habits pour deux mile hommes , & beaucoup de munitions munitions de guerre : ces Officiers ont des Commifîions de la Reine d’Angleterre & des Etats Généraux , pour lever plulîeuts Régi» mens, ou du moins pour regimenter les Soulevez; ils prétendent par là mettre ces fortes de gens à couvertdu fupplice que méritent méritent des Sujets Rebelles ; cependant Mr. le Comte de Touloufe a fait fottit du Port de Toulon quelques Vaitteaux de guerre lous le Commandement de Mr. deChâteau-Mo- ,i rant, afin de croifer fur nos Côtes, où Mr. ,, de Villars a envoyé quelques troupes, pour bien recevoir les Ennemis, & empêcher leur jondion avec les Fanatiques : ce Maréchal a fait piller & brûler plufirurs Villages qui ,, leur fervoient de retraite; & dépuis peu de jours a fait enlever dans la plaine plus de mile Moifionneuts, dont la plupart étoient Ca- mifars ; ceux qui ont été reconnus pour tels, ,, ont été mis en prifon , & les autres renvoyez à leur travail; s’il fe patte quelque chofe de conlîdérable dans nôtre Canton , je vous en ferai part avec autant de fincerité que je fuis Sec. ' *4 » »» »> » » » >» s» » >> 1Î », »ï I» )» S» » fy i» II!» On efî occupé dans tons les Hôte’s des Monoycs à remarquer les anciennes efpcces, en vertu de l’Edit du mo s de Mai dernier, par lequel les Louis d*or nouvellement nouvellement fabriquez, & ceux qui feront refor* niez, ont été fixez à quinze livres, & les écus à quarte livres. - IV. La Charge de Conseiller d’Etat d’épée, d’épée, vacante dépuis la mort éu Comté de Briordi », avoi

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des Princfi &c. Août 1704. 9f Btiord, eft prefentement remplie par Mp* de Phelipeaux , è qui le Roi l’a donnée ep confi-ieration de fes fer vices, lors qu’il étoît fon Ambafïadeur à la Cour de Savoie. V. On régi (Ira au Parlement! de Paris k Loterie it. Juillet tin Ed« portant étab’i(ïcm:nt Royale. d’une Loterie-Royale,qui ( ficelle-fe remplit) remplit) produira deux milionsdanslesGotîras du Roi .* les Billets feront de cent livres le chacun; toute forte de pérfbnnes-,même les étrangers. feront admis à cette Loterie fans craindre, en cas de guerre, aucunes confifeations , reprefaiWes * droit dlAubal- ne &c. » Cette Loterie ne peut qu’être a vanta- geufe au Rot & aux particuliers qui y mettront mettront leur argent; car on fera expedier des Contrats de Conftitution de rente for l’Hôtel l’Hôtel de Ville de Paris au denier vingt, pour cent mile livres de rentes annuelles , qui feront feront héréditaires, êt outre ce il y aura cent mile livres de rentes viagères, qui (eroni dfi- flribuces en *94, Lots, dont le premier fc-, ra de 3000. livres de rentes viagères, dea« de 2000. livres chacun . cinq de mtfe livres, trente-fix de yoo. livres, cinquante de 300. livres, cent de 200.' livres, trois cens de 100. livres & cent de yo- livres cha cun. De maniéré que celui qui aura le bonheur d’avoir un de ces Lots de tentes viagères , ne taillera pas d’avoir Une rente conftituée de cinq pour cent, de la fomrine qtt’il aura mis à la Loterie: & ceux qui n’auront point été du nombre dés hc tireur, pour attraper un des y$4. Lots, feront aflârez de ne rien per- S4

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La Clef du Cabinet perdre , puifqu’ils auront un contrat de Conftitution de rente héréditaire pour eux & leur» defcendans, à raifon de cinq pour cent de la fomme qu'ils auront hazardée. Pour le payement de ces pentes, tant héréditaires héréditaires que viagères, le Roi a ordonné de faire l’Alienation au Prévôt des Marchands Marchands & Echevins de la Ville de Paris de la fomme de deux cens mile livres de ren- tesa&uelles & effeôives au denier dix.à prendre prendre fur les Aides,Gabelles & cinq grofies Fermes, Fermes, que St Ma jeftéa hipoihequé par préférence préférence à la partie du Trefor Royal. Le terme pour tirer cette Loterie eft fixé au mois de Décembre prochain : les rentes conftituées & héréditaires feront payées, dépuis le premier Juillet, & les rentes viagères viagères , ne le feront que du premier Janvier prochain. VI. On a êu avis que la Flotte Angloife 96 Retour de laFlotte des & Hollandoife,quiétoitentrée dans la Mc- Allicx. diterranée, après avoir caufé quelque crair te fur les Côtes de Provence , & raffûré lés Places maritimes du DucdeSavoye, avoit repris la route du Détroit de Gilbral- tar, pour retourner en Portugal, fans avoir fait d’autre entreprife que celle de Barce- lonne. VII. Les Alliez ayans refolu defoûtentr lefoulevemcnt des Sevennes, leSr.HillEn- voyé Extraordinaire d’Angleterre à Turin , fe rendit à Nicevers lafindu mois de Juin, pour y recevoir l’argent, les armes & les , munitions de guerre, que l’Amiral Rock lavoit ordre de lui délivrer pour faire paffer aux Camifards: on ordonna en même tems à 4. à yoo. François réfugiez , qui s’é- toient Secours de- fiiné pour Us Camifards défaits.

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des Princes fifc. Août 1704. toïem rendus dans les Etats de Savoyé par la Suide, de marcher vers Ville-Franche, où l’on les embarqua fur quatre Tartanes, pour les conduire fur les Côtes de Languedoc Languedoc ; Mr. le Comte de Touloufe en ayant été averti. commanda quatre Galeres & deux Frégates legeres, qui les ayant jointes les poorfui virent fi vivement qu’il y eut une de ces Tartanes coulée à fonds, une autre ayant été poudee jufques fur les Côtes de Catalogne Catalogne , y échoüa, & les deux autres forent prifes; fur lefquelles on trouva iqo- Réfugiez Réfugiez > commandés par un Officier de Nîmes, Nîmes, nommé St. Martin, dix mile mouft quets pour diftribuer aux peuples de cette Province, beaucoup de munitions de guerre, guerre, quantité d’outils à remuer la terre, & une fomme confidérable d’argent monnoyé. 97 ARTICLE III. Qui contient ce qui s'efl pajfé de conjide'rable en ITALIE dépuis le mois dernier. Q Uelques Ecclefiaflîques , accufés _ d'herefie & de magie, ont été arrêtés arrêtés & mis dans les prifons de l’Inqaifition, parmi Icf juels il y a pluficurs Moines &un Prêtre qu’on y a mené à Livornet le St- Office eft occupé à examiner les papiers & les livres qu’on leur a faifis. Le Sr. Vicarini Chanoine, qui s’étoit E ccUfîéfit. rendu fameux par pluficurs Satires, contre ques en>t*i$ divers Princes de l’Europe, n’ayant pasvou-ya»»«i, lu fe corriger par les admonitions, ni par les pénitences qu’on lui avoit impofé , a enfin été dégradé & condamné aux Gale- I. res,

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98 La Clef du Cabinet rts: ceqili l’excitoit à un pareil travail, étoit la gratification qu'il droit de plufieurs Car* dinaux dt autres grands Seigneurs > peut-être moins par le mérité de fes écrits,que par la cràinte qu’il ne les y plàçit, fembiabte à l'Amin, qui par cette maniéré d’écrire,s’é- toit acquis des pendons de plufieurs Souverains. Souverains. principalement de l’Empereur Char- les-Quhu & du Roi François I. On pourra un jour attribuer à ce Chanoine, l’Epitaphe qui fut faite pour l’Aretin, au fujet de fçs écrits fatiriques. Le ttms par qui tout Je tonfume Sous cette pierre a mis le corps , De l'Aretin, de qui la plume Bleffa les vivans & les morts ; Son ancre noircit la mémoire , Des Monarques . de qui la gloire , Ejl vivante après le trépas : Et s'il n'a pas contre Dieu même , Vomi quelqu horrible blafphème , C'ejl qu'il ne le cennoiffoit pas . U. On a fenti quelques fecouflcs de trem- enent dette* btemcnt de terre dans differens endroits de l’Etat Ecclefiaftique; & principalement dans la Province de la Marche,quiy ont rappelié dans l’idée des pcup es, les calamitez & les défordres que ces tremb’.emens cauferent à Rome & dans plufieurs endroits de l’Italie, l’année dernicre. Les Napolitains n’ont pas été moins effrayez effrayez de laprodigieufe quantité de flammes que le Mont Vcluve vomit à la fin de Mai & au commencement de Juin , pouffant quantité de piertes toutes en feu, avec un bruit Tremble- r*. Ment te- fnvt.

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des Princes Çÿr. Août 1704. bruit épouvantable ; & comme fe font ordinairement ordinairement les avant coureuri de quelque grand tremblement deterre,onenareflênti un dans la Calabre qui a renverfé plufieurs maifons. Voici des vers qu'un Poëte fit il y a quelques années fur un pareil événement. événement. On m’a dît que dans la Calabre, Que le couroux du Ciel délabre, Il efl arrivé du fracas, Qui caule un étrange tracas. La Terre,en ce lieu belle efl bonne, A tremblé comme une pohrnne, Et fa mafïë en tremblant ainff, En a bien fait trembler auffi. Plufleurs maifons & des meilleures -, Ayant bien danfé quelques heures, Ont à la fin fait des faux pas Qui les ont fait tomber fi bas, Qu’aprés de mortelles blcfïures * Etant moins maifons quemafures, Leurs grands corps touseflropicx, N'otit pû revenir fur leurs pieds. III. Le Pape ne pouvant voir qo’avec te pape de - une extrême douleur les terres de l’Eglifë mande que occupées par les Troupes Impériales, A troupes par celles de France & d’Efpagnc, avoit étrangères fouvent demandé auxMiniftresdecesPuif- évacuent 1 $ fances d’obtenir des ordres de leus Maîtres terrarois, pour les faire évacuer; mais comme rendant plufieurs mois on ne lui donnoit que des'pro- meflesfans effet, le S. Pere ferefolutenfin de joindre les menaces aux exhortations! les atlurant auffi que ces menaces feroientfui- vies de leurs effets. 99 En

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"La Clef du Cabinet Ordre du S. En effet Sa Sainteté envoya ordre au Car» Pertàet(u- dinal Afta1iLegatdeFerrare,defairefulmi- ner les Cenfuresde l’F.gliie contre les Gén*, raux des deux partis qui refuferoient de for» tir du Ferrarois,&dejoindrefcs Troupes i ceux qui déféreraient à fes ordres, pouren chaflcr les autres. Obéïjfanct Le Grand Prieur de France qui comman- dt la part de l’Armée des deux Couronnes, perfaadé des deux que le Roi Trés-Chrêticn comme Fils aîné Couronnes, de l’Eglife , ni le Roi Catholique ne voudraient voudraient pas être des derniers!» marquer leurs foumiffions aux Decrets de l’Eglife, déclara au Cardinal Aftali qu’il étoit prêt d’obéir sux ordres du Pape, pourveu que les Impériaux y acquiefçaffent aulîî i mais ceux-ci demandèrent demandèrent un délai pour en donner avis à l’Empereur l’Empereur qui leur fut accordé, qui fut même prorogé jufqu'au 20. Juin Cependant le Grand Prieur dé« le dix-huit du m‘me mois forttt du Fcrraroisavec l’Armée l’Armée des deux Couronnes, & allafe pofter au Quadréllé prés de la Staleta.à l’extrémité l’extrémité du Mantoüan.ou il attendit l’expiration du terme accordé aux Impériaux i mais comme comme iis étoient encore le vingt trois dans les Valées du Ferrarois, le Grand Prieur refo- lut de les y aller attaquer : Il paiïa le PA le 24. s’empara d: Figara'o où le Comte Vif- conti étoit avec trois cens Impériaux, qui fe fauva au delà du Canal- Les Impériaux qui étoient à Oftiglia, & Impériaux qui défendoient les Tours de Saravalle , abandonnent dont le fiége avoir été formé dés le v) Juin, IcManttüan voyant qu’ils alioient être coupez, firent fauter ces Tours ; & ayant abandonné non feulement les Terres de l’Eglife, mais aoffi 100 jet. &c. tout

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des Princes &e. Août 1704. tout te Mantoüan, prirent larouteduTren- tin pour retourner en Allemagne, de maniéré maniéré qu’il ne rcfta aucuns Allemans dans cette partie de l’Italie, fi ce n’eft ceux qui font bloquez dans la Ville de la Mirandot le, que les François prétendent de prendre' prifonniers de guerre; cependant le Comte de Coninufeck qui y commande,paroitre- fo'u d’y fubfifier encore quelque icms; car ayant fait faire une vifite exaâe chez ceux neurdela qui pouvoient avoir du grain, l’a fait por- Mirandolt. ter dans des Magafins. où l’on en fait la di- ftnbution avec économie, &a faitfortirde la Place les bouches inutiles, à qui il a permis permis d’emporter tous leurs effets» lareferve des vivres. IV. Il eft arrivé un petit incident entre les troupes de France & celles de Vcnife, qu’on ne croit pas cependant qu’il aye des fuites. Le Comte d’Efirade, qui avoit été détaché par le Grand Prieur avec un Régiment Régiment de Cavalerie & trois de Dragons, pour aller obferver les Impériaux du côté de Carpi &de Ponre-Molino, trouvaqu’on lui avoit bpuché le pafiage avec des Baric- res à Sanguineto, St comme on fe mit en état de l’ouvrir , la Garnifon Vénitienne qui étoit au Château, fit unedécharge fur les trou pes Françoifes, dont le Colonel Vilts Fran f ots & fut tué, un Capitamecut la jambe emportée, lesVenititnt. & quelques autres blelfez. Cela obligea le* François de forcer les ba; ieres, & de s’emparer s’emparer du Château, Moniteur leGrand Prieur a envoyé demander fatisfaâion de cette ho- ftihté au Général Molino. V. Après qtie le Duc de la Ftüillade fe 191 Précaution du Gouvtr- Choc donné donné entre les fut

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7 S LA CLEF DU CABINET DES PRINCES DE L’EUROPE, Ou Recueil Hiftorique Ôc Politique fur les matières du teros. Août 1704, ARTICLE I. Oui cent lent ce qui scfl paffe de confiderabtc en ESPAGNE & en PORTUGAL depuis le mois dernier. 1 , Es Côtes de Catalogne avoient été un peuallarmées àl’aproche , delà FlotteAngloifeAHollan- . Te ” iMiv * doife, for tout lors qu’on aprit , ” u,tl 'J ur que le Prince deDarmftad y de- voit débarquer avec quelqucstroupes; *En effet s’étant aproché de Barcelone, il envoya une Chaloupe à terre arborant au Drapeau blanc, pour porter à Don Francifco de Velafcoquien cft V''ceroi, une Lettre, par laquelle il U priait d’affembler les Magijlrats de la Ville, pour en leur prefenct, ouvrir les dépêches qu'il avait à lui rendre delapartcte l'Empereur , Çÿ écouter les propofitions avantageuses avantageuses qu'il avoit à faire pour la Ville Î3* p L Province-, Le Vicerot lui fit réponfe, <7«’*7 n'avoit point d’ordre du Roi fin Maître de l’écouter; l’écouter; mais que s’il avait quelques propofitions à faire^ il devoit s’adreffer à Sa Mfie fiéCalé fiéCalé z thoUque L eur * Vûjtzfuilletfap

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La Clef du Cabinet fut rendu maître deSofe le 13. Juin, com- me nous le remarquâmes le mois dernier, il marcha d roit vers Pignerol, dont il s'empara auflibien que du Fort deSte. Brigide, quil a dû dépuis fait fortifier; le Roi a donné le Gouvernement dePigneroîàMr.de Vallie- res, & celui du Château de Chamberi à Mf. de Valadon. • Monficur de la Feüi.ladc ayant fournis une partie des Valées de Piémont fous Ja domination domination de France, S. \. R. de Savoye lui envoya..demander une Sauvegarde pour fa belle maifon de la Vencrie; & l’on aflitre que ce Général en la lui envoyant, le pria qiion eût foin d'obfrver le droit des gens à , l’égard de cette troupe, puis qu'il la confiait À faparole. On allure que S. A. R. a fait trancher trancher la tête au Gouverneur qui a défendu la Forterelle de Sufe, pour n’a voir pas foutenu le fiege allez longtems. VI. Mr. le Duc de Vendôme ayant eu ordre du Roi de faire le fiege de Verceil, Ville très-forte des Etats du Duc de Sa- voye , fituée fur la Riviere de Ccrvo proche celle de Sefia,à la tête du Canal d'Ivrée.d'f- pofa leschofes neceflaires à l'exécution de ce defiein, & pour en rendre difficile le fecours, au cas que Son Altdîe Royale de Savoye voulût ! e tenter. Pour cet effet il fit faire pluficurs ouvrages à la tête du PontdcTrin, fit des retranchemens àTricero,entreTrin & Dezano, qui lui facilitent lacommunica- tion avec le Montferat. Tous ces ouvrages furent mis fous la garde du Comte d’Albergoti, qui diftribua dix Bataillons, & fept Efcadrons à Gabrian; Vatcngo, Odalengo, Montalero&à Villa- deati : roz

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îles Princes Août 1704. 103 deati; Oa lailia trois Rcgimens de Dragons à Tria, & deux à Trieero. Le Marquis de,Langalerie , qui a fous fçs ordres cinq Bataillons & neuf Elcadtons, fut chargé de la garde.de Dezana, de Lignano, deMon- tanaro, & de quelques autres petits Poftes : cette difpofïiion fut faite de maniéré que dans très peu de tenus, toutes les Tr.çtupes pouvaient fe Joindre. On fit rompre tous.les chemins qui conduifoient au Camp de Cret ccntin, où Mr. le Duc dcSavoyeétpit ent core campé le ré; Juillet. Ces Précautions étant prîtes,Monûeur (je Vendôme marcha vers Verceilavee le refte de fon Armée; & la Place futipveftiekf. Juin.- la Ligne de çirconvalatkm fut ouyerje dépuis le Canal d’JvréeJufqu’au Château de Lavizate, proche la Sefia : Le Marquis de las Torres avec les Troupes Efpagooles enye- lopa la Vil le de l’autre côté, ayant fa droite au Canal d’ivrée, & fa gauche vers la haute Sefia, & comme les Troupes Efpagnoles n’é- toient pas alfcz nombreufes pour occuper une fi grande étendue de terrain , Monfieur de Vendôme lui donna un Détachement de François. Monfieur le Duc de Savoyequi s’atten- doit à ce fiege, ou à celui de Vcruë, dépuis dépuis plufieurs mois, avoir fait pourvoir ces deux Places de tout ce qui étoitnecefiairc à une longue & v : goureufe défenfe ; on afifure qu’il y avoir dans Verceil plus de 7000.hommes 7000.hommes de bonnes Tioupes, lorsqu’elle fut invertie, dt des munitions de bouche & de guerre à proportion ; d’ailleurs S. A. R. en avoir confié le Gouvernement à Mr. ^es Haye*, l’an des plus braves Officiers de fon Etat

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104 La Clef du Cabinet Etat, avec deux Commandans encheffous lui, ce Prince connoiiïant laneceffité qu’il y avoit de bien défendre cette Place, envoya envoya on ordre au Gouverneur le 8. Juin, qui fut IÛ à la tête de la Garnifon, & affiché dans tous les carefours de la Ville : Voici ce qu’il contenoit. Comme pavois bien prévù que me s ennemis Ordre du formaient le dejjein d’ajjieger quelqu’une de mes T>uc de Sa principales Places , j'eus foin de les faire pour- <uoye au voir abonne heure, de tout ce qui pouvait con- Gouverneur trouer à leur confervation , £5* a faire ithoüer de Ver ail. l'entreprije. J'ai été bien aifc d’«prendre que leurs vûès s'étaient tournées fur Verceil , tant à caufe du bon état oit je fat que Jont jesfortifications jesfortifications & fes Magazins , que parce que je fuis perfuadé que le courage Jjé la bravoure de mes Troupes qui y font en Garnifon, fou• tenue, par l'expérience, la fage conduite, & les bons ordres de leurs Commandans , feront repentir les François de leur entreprije téméraire■ téméraire■ Et comme de la cmfervation de cette Place dépend en partie celle de mes Etals, de nôtre tatrie , j'ai Heu d'efperer que chacun chacun y dijlmguera fon devoir & fa fidélité : mais s'il arrivoit cependant ( que je ne crois pas) que l'Ennemi par fes intrigues ou par fespro- meffes débauchât quelqu'un de mes Sujets de leur véritable devoir, Çÿ que par lâcheté ils propofaffent de capituler , tant qu'ils auront du U rrain à défendre, je vous ordonne de les faire faire pendre fur le champ, fans diflinHion de per- fonnes , d’âges ni de fexe , Çj* fans aucune formalité formalité , à peine d'en répondre en vôtre propre. propre. Car telle efl nôtre volonté. Signé, VICTOR AMEDE’E. Quoi

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des Princes Çf fc. Août 1704* Quoi que la Place fat invertie dés le cinquième cinquième Juin, la tranchée ne fut ouverte que la nuit du 14. au ty. par le Comte de Vaubecourt, à caufe de la difficulté des mauvais chemins. pour amener la grolïe artillerie & les autres chofes neccffaires. Cette ouverture fe fit du côté des Capucins ou de la Porte de Milan, Itrois cens toifes de laPla- ce, & fut pouflée jufques à no. toiles de la palirtade; l’on drefla 48. pièces de canon en batterie de ce côté-là, outre 10, autres pièces qui foûtenoient l’attaque que le Marquis Marquis de las Torres fit du côté delà Porte de Turin. La nuit du ty. le Marquis de Barbezie- res Lieutenant Général, releva la tranchée qui fut poulfée à la droite tyo- toifes vers la Sella, & 40. toifes vers la gauche. Les afilcgez firent un grand feu, fans beaucoup d’effet, il n’y eut perfonne de diftinâion, que le Sr. du Mont CommilTaire d’artillerie, d’artillerie, qui fut b elle. Le Comte Medavi monta la tranchée la nuit du 16. avec 7. Bataillons & 4. Efca- drons, & on travailla à approcher les batteries: batteries: Mais une pluye extraordinaire, aymt fait fondre les neiges des montagnes, cau- fa le débordement de la Sella, qui ayant inondé la queue de la tranchée de la droite, rompit la communication avec la gauche, ce qui ob’igea les afïigcz de faire fortir deux compagnies de Grenadiers par la Porte de Milan, quicroyoient profiter du défordre où cette crûë d’eau devoit avoir mis les affie- geaas, ma s avant reconnu que ce défordre n’étoit pas aulft grand qu’ils fe l’étoient figuré, rentrèrent dans la Place fans rien entreprendre. entreprendre. H lof i.Lc

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La Clef du Cabinet Le 17. la tranchée fut relevée par les Comtes de Chameraut, d’Aubeterre, & de Guerchi, avec fept Bataillons &deuxEfca- drons, & on rétablit la communication de la gauche à la droite par des ponts i©n fit des banquettes dans toutes les tranchées.àcaufe que les affiegez avec leur Canon, abattoient dans la tranchée les terres nouvellement remuées. Le Sieur de Langalarie monta la tranchée tranchée la nuit du 18. avec pareil nombre de troupes, & on avança fort les ouvrages , nonobftant le feu continuel de la Places de maniéré que le 19. la tranchée fut pouiléc à zo. toifes du Glacis, & douze Mortiers avec zo. pièces de Canon démontèrent quelques batteries des t ffiegez. Deux déferteurs aflu- rerent Mr. de Vendôme que le Gouverneur étoit ref'olu de fe bien défendre, & que s’il ne faifoit pas faire de forties, c’étoit pour conferver fes troupes pour une meilleure occafion. Depuis le zo. Juin jufques au 3. Juillet, on travailla aux approches nonobftant le feu continuel des afliégtz; Ce jour-là Mr. de Vendôme fit mettre le feu à une contre- mine, qui en fit fauter deux que les Savoyards Savoyards avoient frit fur la Contrefcarpe; Les affiegeans fe logèrent dans le trou qu’elle creufa. Le 4. les François fe logèrent fur l’Angle l’Angle du Baftion de la droite, le y. ils occupèrent occupèrent le chemin couvert, les jours fuivans on travailla à la defeente du foffé , & les dernières dernières lettres qu’on a reçû de ce fiege, dat- tées du 16. Juillet, portent que quoi qu’il y eût un mois que la ttanchée fût ouverte, ou croyoit t«6

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des Princes &c. Août 1704. cfoyoit que la Place ticndroit encore plus de dix jours : Que cependant la nuit du 14 au iy. Mr. de Vendôme avoit fait attacher le Mineur à la demi-lune, & qu’on le difpo- foit de l’attacher aux deux Battions, nonob- ftant la forte refiftance des afliegez, qui ne fe contentant pas do feu de leur Artillerie & de leur moufquetterie, fefervoient encore encore d’huiile bouillante, pour jetter fur ceux qui venoient à la fappe. 107 ARTICLE IV. Contenant ce qui s'ejl paffif en SUISSE, de confidérable depuis le mois dernier. A Diette qui s’étoit affèmblée â Bade au mois de Mai dernier, * au fujet de la Neutralité propofée pour la Savoye,fut oc* négocia- cupée pendant iz. à 1 y. jours â examiner les fions au fit . raifons alléguées par le MarquisdePuifieux jet delà Ambafladeur de France, & par le Sieur de neutralité Mellarede Envoyé extraordinaire du Ducde de las »- Savoye: Comme ces raifons font amplement voye. déduites dans les Mémoires que ces deux Mi- nlftres prefenterent I cette Âflèmbléc, nous les inférerons ici, afin que chacun puille, félon félon fon genie, & fon parti, y fairefes reflexions-, reflexions-, - , car celles d'un Auteur, quelques ju- ftes qu’elles lui paroiflfent, ne font jamaisda goût de tout le monde, & je fuis du fenti- ment d’un Poète moderne, lors qu’il dit. ne parlerai point des Princes , ni des Roit, Ce font des Dieux vivant, que j'adore en fi le ne e, H z * Voyez, le mois de Juillet. fag. 45 . I. L J'ai -

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La Clef du Cabinet )'aime à leur plâtre, en rejpeflant leurs droits , Rendant toujours à leur Puijfance , A leurs volontez , à leurs Leix , Une parjaite obéïjfance. Le premier Mémoire que prefcnta le Marquis Marquis de Puilieux , lors de l’Affcmblée de cette cette Diette, ctoit conçû en ces termes. Magnifiques Seigneurs, E fuis obligé de vous dire, que le Roi mou Maître s’aperçoit, avec dcplaifir, que les marques continuelles qu'il donne de fa bienveillance & de fa confédération pour „ le Louable Corps Helvétique , produifentun effet tout different de celui qu’on en dévoie ,, attendre. Lorfque vos très Illuftres Ancêtres vo- yoient leurs voifîns en guerre, ilsfccon- tentoient de fonget à la confetvation de la tranquilité du dedans de leur patrie, & de celle de leuts frontières, fans s’tntercfferau „ repos des Pais apattenans à leuts voifînj , que pat la feule voyede recommandation . ,, Cependant Magn Scign. vous ne vous êtes ,, pas contentez, que le Roi, à vôtre confîde ration accordât une Neutralité pour le Frick- thal, & les Villes de Rhinfelde, de Lauf- femboutg & de Confiance, Vous avez déliré, déliré, que Sa Majefté vous donnât parole, que fes Troupes ni celles de Mr. l’Eleêlcur de Ba- ,< viere, ne prendroienr aucun porte le long », des bordé du Rhin, & de ceux du Lac de ,, Confiance, dépuisBâlejufqu’àBregents, & » Elle y a confenti. Non conrens de cela, vous v, avez, demandé qu'une lizicre de Pais, de la largeur 108 ? »> y» r> » •y 5 > >5 ï)

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des Princes &c. Août 1704. largeur d’une lieue, le long f ces mêmes “ bords du Rhin Si du Lac de Confiance, fut ‘< exempte de toute exécution miliraire; & quoi que cette demande fut tour à-fait contraire contraire aux interets de Sa Majefté, elle n’a pas *' laiifé de vous l’accorder , pour jufqu’à la Sr. Jean prochaine, afin de vous donner le s‘ tems d’obtenir une pareille complaifance “ de la part de l’Empeteur. Tous ces égards de la part du Roi, ne vous ont pas parus fuffifans ; Aufli*tôt que le Miniftre de Mr. le Duc de Savoye vous “ a eu reprefenté, que le but de S. M. en s’em. parant de la Sâvoye, étoit de vous en touret de tous cotez, vous en avez paru allarmez, & fans confiderer que le Roi eft le feul de vos Alliez, de qui vous devez lC moins craindre la puiflance; vous avez de- “ mandé que Sa M. accordâc une Neutralité pour la Savoye; propofition entièrement contraire à fes intérêts ; Cependanr S. M. toujours attentive à ce qui peut augmentât “ vôtre repos, a bien voulu, pour élo gner la guerre de vos Frontières, vous offrir la garde garde du Chablais, & du Foffigni. Vous refu- fez cec offre , fous prétexte , qu’il n’y a dans ces deux Provinces aucune Place en état de défenfe ; Sa Majefté a encore levé cette difficulté, en vous faifant affuret que fi clic s'empare de Montmclian, qui eft la •: feule Forteredc qu’il y ait dans toute la Sa “ voye. Elle la confiera à Vôtre garde. Tou tes ces coniplaifances de la part d'un fi grand Roi, ne fatisfonc pas quelques-uns “ des Loiiables CaDCons , parce qu’e-les ne conviennent point à Mr le Duc de Savoye, & ils continuent à demander une Ncurra H 3 103 <v ‘1 te « U (C II U a K ts (c U fC C( . < U lité

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La Clef du Cabinet litc pour la Savoye entière. Ce s mêmes Louables Cantons afTemblez à Bade, onc drelTé un projet de Neutralité, dont tous les articles font tirez des Mémoires du Sr. de Mellarede, croyant que Sa M. doitre- mettre fes conquêtes avant la paix, entre les mains de fes ennemis, avec les partages dont Elle a abfolument befoin, poutfccou- tit les Etats du Roi d’Efpagne. L’Empereur , fans nulle confideration pour .. vous, a violé vôtre territoire, & le viole journellement , quand fon fervice le re- quiert, fans que vous en ayez tire aucune ,, latisfaêkion. Vous avesolii tranquillement Se ,, fans teffentiment toutes les menaces deM t. le Comte deTrautmanfdotf, jufques à fouffrir ,, qu’il renonçât à l’accord heteditaire de la part de l'Empereur. ,, Sa Majeftc en agit Elle de même avec „ vous? & n’avez-vous pas lieu de vous louer de la difcipline exaéte qu’Elle fait obfetvet aux troupes qu’Elle tient dans vôtre voifi- nage? Elles n’ont jamais caufc le moindre delotde, dont vous n’ayez teceu lafatisfa- ftion que vous avez pu délirer. Sa Majcfté, pouvoir-Elle montrer plus de confideration ,, pour le Louable Corps Helvétique, qu’en diminuant les contributions dans les tetres de fes ennemis, à la recommandation de quelques Louables Cantons. „ Je vous répété M. S. que le Roi remarque remarque avec dcplaifir, que toutes fescom- „ plaifances pour vous, ( je les appelle a nfi. parce que la plus grande partie de ccs égards ne font pas des devoirs d'alliance) ,, n'anc pas produit en vous cette correfpen- dance réciproque, à laquelle Sa Majcfté devoir devoir no j » »> s» »> »> » J» i> s> » »> •J » >5 *9 9 } « ») 99 w 5*

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des Princes &c. Août 1704. voit fi j uftcment s’attendre, au contraire Elle Elle voit pat le projet de Neutralité, que quelques uns des Louables Cantons lui ont ‘‘ fait prefenter, qu’ils continuent à ne faire « aucune demande qui ne foit à l’avantage 11 des ennemis des deux Couronnes de France & d’Kfpagnc. Il y a déjà quelques jours que j’ai reçu la réponfc du Roi furie projet de Neutralité Neutralité pour la Savoye , qui lui avoir été pre- fenré pat quelques-uns des Louables Can ‘‘ rons; mais comme vous fçavez que je n’ai rien eu plus à cœur, pendant monminifte- « re auprès de vous, quede chercher tous les moyens qui puilfent maintenir la bonne in- ** telligence, & l’amitié confédérale qui gne dépuis plulîeurs fiécles entre la France " & le Louable Corps Helvétique, j’ai cm- ‘t ployé mes offices les plus prêtants auprès ‘‘ de Sa Majefté pour obtenir une réponfe en (in qui pût calmer l’inquietude que quelques quelques uns desLoiiables Cantons témoignent de voir la Savoye entre les mains de Sa Ma- “ jefté, j’ai reçu cett» fécondé réponfe de Sa ‘‘ Majefté, & j’ai tout lieu d’attendre qu’elle fera bien reçue, du moins de ce ceux qui “ agiffent dans cette tencontre, fans aucune ‘‘ partialité, & qui tiennent une conduite telle telle que la doivent tenir de bons St de veri- tables Alliez d'un grand Roi,qui ne cherche cherche cu'à leur conferver cette heurcuCe tranquillité tranquillité dont ils joüiflent figlorieufcment.- cette réponfe porte , que je pourrai vous alfurer de la part de Sa Majefté, qu'Elle ne “ ri Unir a point la Savoye a [a Couronne tors ‘‘ de la Conclufion de la Paix. Use pareille alfurance doit diffiper vôtre crainte; & je H 4 III <1 U <c U <( « rc* « «c tt (C U U <« <-c tfc tt ce Cl fuis

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La Clef du Cabinet thôli/jue , jÿ au Confeil de Madrit, dont il 1 exécuterait ex aile ment les ordres . Le Prince de Darmûad envoya un fécond Mcffaget dans la Ville avec plufieurs Paquets Paquets du Manifefte de l’Archiduc, addref- fcz aux principaux Membres de la Députation Députation de Barcclonne, dont laplfipart les portèrent portèrent ( fans les ouvrir) auViceroi: Le 20- Mai ce Prince envoya un Trompette au Viccroi, pour le fommer au nom du Roi Charles III. de lui envoyer les Clefs de la Ville dans quatreheures. & comme cette demande fut lui vie d’un refus, avec quelque quelque elpece de mépris : Le Prince deDarm- ftad qui s’appuÿoit fur quelques intelligences fecrettes, qu’il avoir dans la Ville, fit débarquer débarquer environ trois mile hommes, & fit avancer quelques Galiotes, qui le 31. jet- terent trois cens Bombes dans la Place, qui ne cauferent pas un dommage fort coniide- table, '■ ^ - . La même nuit on devoir livrer la Porte Cenfpiratton <j e \’Ange aux nouveaux de'barquez , mais découverte • intelligence ayant été decouverte, leVi- ceroi fit arrêter Dom Emanucl de Tolede, Baitazar Gelfcr, & LiZaroGarcez Viguier ou Corrcgidor de la Ville, comme principaux principaux Auteurs delà confpiraiion. Cette dé couverte ayant rompu les mcfurcs de ce Prince, Prince, il fit rembarquer fon monde le lendemain, lendemain, & la Flotte continua fa route vers les Côtes d’Italie, où elle avoit ordre d’aller pour affurer les Places maritimes du Duc de Sayoye, que les François menaçoient d’af- fieger. II. Outre les conquêtes que leRoid’Ef- pagne Philippe V. a fait en Portugal, & dont nous

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La Clef du Cabinet je fuis en état de vous donner cette affurance „ par écrit quand vous me l’a demanderez. „ Examinez maintenant; Magnifiques Seigneurs Seigneurs , combien la conduite que le Roi mon Maître, tient avec le L. C. Helvétique eft ,, differenre de celle de fes ennemis, Etcon- fiderez en meme rems, fi vous avez la mê- ,, me attention pour les intérêts de Sa Maje- ,, fté que celle que vous témoignez pour les „ Puiflancesquiluifontla guerre. Jugez[fans „ partialité, fi le Roi nedoirpasfe fervi rdes ,, avantages que Dieu lui a donné fur fer enne» mis, par la valeur de fes troupes, & parla juftice de fa caufe. Je vous invite , Magnifiques Seigneurs,à tâcher de maintenir la confirmation d’une intelligence Confedcrable entre Sa Majefîé & vôtre Louable Corps ; intelligence à la- ,, quelle je contribuerai toujours par mes of- >. fices les plus efficaces. Mr. de Mellarede à qui on ne peut fans ïnjuftice difputer la qualité d’habile Négociateur, Négociateur, fachant que dépuis longtems les Suiffcs aiment Dieu,l’argent & la tranquillité chez euxt craignît que ce Mémoire nepre» duifit dans l’efprit des Regens de cette République République un effet tout oppofé à fes intentions t pour le prévenir, il prefenta trois jours après un autre Mémoire à la Diette, dont voici la teneur. ni » » 5 ) » 97 « Jl Illustrissimes it trï’sPuiss/ns Seigneurs. E que j’ai toujours prévu, & que j’ai pris la liberté de vous reprefeoter , (c c 39 97 rba-

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des Princes Ç5V. Août 1704. î 13 msnifefte aujourd’hui. La France après « avoir employé toute forte de détours, pour “ gagner du rems, & pour vous empêcher de prendre de juftes mefures avec S. A. R. à “ i’egard de la confervation delaSavoye,laf- << fe de génet fon humeur altiete & fuperbe, *« vient de fe demafquer eotierement, & de vous déclarer fon projet i Elle veut que vous vous laiifiez tranquillement enfermer, « que vous la laifiiez dans le pouvoir de 4 vous perdre, lors qu'Hlle le trouvera à *« propos, Sc elle entend que vous lui permettriez permettriez de vous mettre dans Pimpuiflin- ce d’agir fous la parole qu’elle vous don * ne, qu'après qu’elle vous aura réduit “ dans cette déplorable fituation, elle vous *« en délivrerai elle veut vous engager à u abandonner les païs, dont la confervation «* vous eftla plus précieufe, afin de perfuader pour toujours à l’Europe, qu’elle fait dé- tourner chez vous, l'effet de toutes les rai* fons d’Etat, les plus puiffantes & les plus ,< iudifpenfables, & afin que par confequenc i £ aucune Puiffance ne puiffe plus penfer de « prendre avec vous des mefuresfûres, pour la confervation publique, & qu'ainfi on la «* laiffe librement employer tous fes artifices “ parmi vous : Elle vient de vous démontrer « que tous les fervices imporrans que vous “ Jui avez rendus, n’ont pas fait un ombre d'imprelfion fur elle ,& qu’elle comptepour rien ceux que vous lui rendezprelentement ainfi que la quantité de vos troupes qu’elle qu’elle a à fon fetvice , & qui furpafle de tant ce ** à quoi les alliances vous engagent, & ce “ que vous collerez malgré tant de plaintes , qu’elles foient employées au delà de tant d’al- •< <c « « U 4 * <« «C (C

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11 4 La Clef du Cabinet >> d'alliances. Elle ajoute l’infulce anpeüd'é- j) gard qu’elle a pour toutes vos follicitatioos, îj for» Miniftres’cmancipeà vouloir s’en jouer v ouvertement;il vousrefufe dédaigneufemcnr la choie la plus naturelle, & la plusjuftc qu’une Républiquepuiflejamais demander» a, & il ofe vous foutenir que vous lui en avez » de grandes obligations, & que vous auriez le ,, plus grand tort du monde, de nôtre pas fa- tisfairs du rien qu’il vous accorde. Il vous reproche avec dureté, de prétendus bienfaits, qui n’ont été que la fuite de vôtre fermeté, ,, & lefquels il a tâché d’éluder par tous les détours imaginables. Son dernier Mémoire eft un fïdele Miroir, où vous apercevez d’a- ,, bord qu’on veut vôtre perte, & que l’on af- ,, fembledé|a dans les reproches que l’on vous y fait les matériaux qui y doivent fervir de ,, prétexte: Je n'ai garde de fuivre ce Miniftre ,, dans fes vaftes efforts d’imagination , qui pourroit battre tant de pais i outre que tout qu’il avance fe détruit vifiblement de »? 55 55 55 )> 51 51 » )> cc ,, foi-méme, qu’une Nation auffi éclairée en „ connotera aifémentl’illufiop > fansquejela ,, fatigue par mesdemonllrations. ,, Mais je prends la liberté de vous le re- ,, perer, Illuftrifllmes & Très Puilîans Sei- „ gneuts , j’ai toujours prévu ce qui vient ,, d’artiver , non pas que j’aye pû pénétrer par ,, quel chemin la France tâcheroit d’anéantir ,, tous vos foins, pour la tranquillité publique, Dieu me preferve d’avoir une connoiflance fi étendue dans un cas qui caufetantde ,, malheurs à la Chrétienté ; mais j’ai toû- „ jours jugé par l’experience de tous ceux qui „ ont eu affaire avec la France, que tant que ,, Ÿous'n’enrpioyeiez que defimples follicita- lions 55

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des Peintes &c. Août 1704. I iy lions avec elle! & que vous ne prendrez pas «* de fortes, 5 c vigoureufes refolurions pour «« éloigner le fort dont elle vous menace, tou- tes vos reprefentations, toutes vos prières, St tant de peines que vous avez eu la bonté de vous donner , que tout cela deviendroit ♦« non feulement inutile, mais vous fetoit en « cote perdre le tems le plus précieux & les occafîons les plus favorables. Néanmoins Son A. R. pénetréde vos foins *• pour la confetvation de vôtre voifinage; 8c ayant toujours en vû'ê de vous témoigner *c fa parfaite reconnoiljànce, pour toutes vos démarches , a fuivi jufques ici avec plaifir le chemin que vous avez jugez à propos de tenir; Elle eft meme toujoursa'iée au de- vant de tout ce que vous pouviez exiger .« d’Elle, pour faciliter ce chemin i & pouvoir < * établir vôtre tranquillité; Et S. A. R. vous a laide comme les maîtres abfolus de ce que vous pouviez trouver à propos qu’EUe fit “ fur ce fujet. Maisllluftr. & rrés P. Seîgn. comme vous •• conviendrez que vôtre gloire eftintereflee à ne plus employer avec la France les voyes «• inutiles de la Négociation, & que vous ne faites par là que lui donner lieu de manife- fter de plus en plus fon peu d'égard pour vous, S- A-R. de fon côté a des interets trop ‘‘ ptertanrs de fçavoir à quoi elle s’en doit tenir tenir , pour lui permettre de fe repofer d’a- ‘‘ vantage fur une Négociation audi inftu- éfueufe, que l'eft celle de vouloir condui re “ par des Amples reprefentations, la Fiance à renoncer aux vues que fon avidité lui infpi- ‘r re, & mes pouvoirs à cet égard làfïnif fe»c par le refus qu’elle vient de faire, « K (« le U U cc <1 te «r < 1 u U <c « w mais

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